Dans une interview au journal China Daily, le président de Great Wall Motor (GWM) abat ses cartes : ce constructeur automobile, parmi les plus importants en Chine, mise sur les exportations et la production à l'étranger. Celui qui se présente, sur son site, comme "le premier groupe automobile coté à la Bourse de Honk Hong" fourbit ses armes pour devenir un constructeur d'envergure planétaire. Great Wall Motor Company Limited (GWM) vient d'annoncer, par la voie de son président Wei Jianjun, qu'il s'apprêtait à prendre pied, en termes de production, au Venezuela, en Malaisie, aux Philippines, au Sénégal et en Bulgarie. Le constructeur automobile chinois Great Wall Motor Co Ltd veut accélérer son expansion à l'étranger en construisant d'ici à la fin 2012 des usines d'assemblage dans cinq pays situés sur quatre continents, a rapporté mardi le China Daily. GWM veut s'implanter au Venezuela, en Malaisie, aux Philippines, au Sénégal et en Bulgarie pour y installer une capacité de production de plus de 100.000 véhicules par an, selon le journal qui cite le président de GWM, Wei Jianjun. Le constructeur chinois a aussi signé des accords préliminaires avec des partenaires locaux pour s'implanter en Afrique du Sud, au Brésil, en Thaïlande et en Turquie, selon M. Wei. Installé dans la province du Hebei (nord), proche de Pékin, Great Wall Motor, qui est le plus grand constructeur chinois de pick-up, exporte ce genre de véhicules ainsi que des voitures dans plus de 100 pays et dispose déjà d'usines d'assemblage en Russie, en Iran, en Indonésie, au Vietnam, en Egypte et en Ukraine. L'interprétation que l'on peut faire des propos de Wei Jianjun laisse à penser que sa compagnie a mûri le projet de se métamorphoser en un constructeur global après avoir testé ses modèles sur plusieurs marchés et enregistré de bonnes performances à l'exportation. "Pendant les six premiers mois de l'année en cours, nous avons exporté 30.000 unités, une hausse de 51 % par rapport au semestre initial de 2009." Par ailleurs, ajoute le président de GWM, "nous avons déjà obtenu les certificats de qualité nécessaire pour le marché européen." GWM entend continuer à surfer sur la voie des exportations, tout en se mettant à produire dans plusieurs pays : l'objectif, selon son président, est d'écouler 540.000 véhicules à l'étranger à l'horizon 2015, soit 30 % de la production totale de l'entreprise cette année-là. Mais pourquoi cette volonté, témoignée par GWM, de produire des modèles dans des pays en voie de développement ? Quelques éléments de réponse se trouvent peut-être dans une étude publiée il y a quelques années par la société McKinsey, qui esquissait le scénario suivant : "La Chine pourrait aussi modifier la façon de concevoir les voitures. Dans les années à venir, jamais autant de personnes en aussi peu de temps n'iront s'acheter pour la première fois de leur vie une automobile. McKinsey estime à 20 millions le nombre de "primo-accédants" d'ici à 2015. Ces nouveaux clients n'auront pas la même culture automobile que les acheteurs occidentaux. Pour les constructeurs, c'est une opportunité fantastique pour proposer des véhicules qui joueront sur des critères d'achat différents".