La Russie a partiellement levé l'embargo sur les exportations de céréales, indique un arrêté du gouvernement en date du 30 août 2010. Des livraisons de blé suspendues du 15 août au 31 décembre prochain reprendront pour respecter les engagements contractés envers les partenaires étrangers, accorder une aide humanitaire internationale et dans quelques autres cas. Il s'agit notamment des exportations de céréales et de farine aux unités militaires russes déployées sur le territoire d'autres pays, aux entreprises russes installées à Baïkonour (Kazakhstan) et aux ambassades, consulats et représentations de Russie à l'étranger. La Russie a décidé, début août, de suspendre les exportations de céréales jusqu'à la fin de l'année en cours. Les incendies qui ont ravagé cet été la Russie centrale avaient détruit un quart de terres cultivées de céréales, la récolte ayant été revue à la baisse, à 60-65 millions de tonnes contre 97,1 millions en 2009. Ceci devrait infliger une perte de 26,1 milliards de roubles (64 millions d'euros) aux 18 régions agricoles de Russie. Au 25 août, 41,5 millions de tonnes de céréales et de légumineuses ont été égrenées en Russie contre 60,5 millions de tonnes un an plus tôt, le rendement ayant diminué de 5,9 quintaux à l'hectare, rapporte mercredi le ministère russe de l'Agriculture. Les céréales ont été récoltées et dépiquées à ce jour sur environ 20,2 millions d'hectares (50% des terres cultivées), ce qui est de 2,6 millions d'hectares moins qu'à la même période de l'année précédente. Le rendement est à l'heure actuelle de 20,6 quintaux à l'hectare contre 26,5 quintaux d'il y a un an, stipule le communiqué. La prévision du ministère pour la récolte de cette année est de 60-67 millions de tonnes contre 97,1 millions en 2009. Les incendies, qui ont détruit au total 16 millions d'hectares de forêts et de plantations cet été en Russie, ne sont pas sans conséquences sur le panier de la ménagère. En juillet et en août, plusieurs produits alimentaires de base ont vu leur prix monter en flèche. Entre le 10 et le 16 août, la farine, à la vente au détail, a augmenté de 2,8 %, le pain de 1 %, le lait de 4 %, selon Rosstat, le service fédéral des statistiques La sécheresse et les incendies de juillet ont provoqué la perte d'un quarte des surfaces cultivées en Russie. Mais l'inflation est aussi entretenue par l'opportunisme des producteurs et des distributeurs. Cette envolée des prix des aliments intervient malgré l'entrée en vigueur, depuis la mi-août, d'un embargo sur les exportations de céréales. Le gouvernement russe a pris cette mesure pour contenir la hausse des prix due à l'effondrement des récoltes. En raison de la sécheresse et des incendies, un tiers de la récolte de céréales a été perdu. Troisième exportateur de blé au monde, la Russie a dû revoir à la baisse sa prévision de production céréalière pour 2010 à 60-65 millions de tonnes, contre 108 millions de tonnes en 2009. Forte des bons résultats de 2009, la Russie souhaitait élargir son portefeuille de clients, ambitionnait de pénétrer les nouveaux marchés de l'Asie du Sud-Est. "Nous pouvons produire 112 à 115 millions de tonnes par an", avait assuré le président Dmitri Medvedev à la veille du Forum économique de Saint-Pétersbourg en juin 2009. Les incendies ont mis fin à cet espoir.