Les pays du G20, réunis en Corée du Sud, s'accordent sur le même diagnostic la croissance de l'économie mondiale sera durable même si son rythme pourrait être plus lent, a rapporté samedi un délégué sud-coréen. Kim Jae-chun, gouverneur adjoint de la Banque centrale de Corée du Sud qui coprésidait la rencontre de Gwangju, a également déclaré à la presse que le G20 avait le sentiment que les inquiétudes des marchés financiers commençaient à s'estomper. "Il y a un accord sur le fait que la reprise va continuer même si son rythme pourrait se ralentir par rapport à nos anticipations d'il y a deux ou trois mois", a-t-il dit. Participaient à la réunion de Gwangju les adjoints des ministres des Finances et gouverneurs des Banques centrales des pays du G20, groupe réunissant pays riches et émergents. Les échanges ont également porté sur un rééquilibrage de la représentation des économies au sein du conseil des gouverneurs du Fonds monétaire international, a rapporté un autre participant qui s'exprimait sous couvert d'anonymat. Les membres du G20 se sont engagés à obtenir d'ici le sommet de Séoul, en novembre, un accord sur la question lancinante de la répartition des droits de vote au FMI, mais le premier directeur adjoint du Fonds, John Lipsky, s'est refusé samedi à tout commentaire. L'idée est de modifier la composition du conseil des gouverneurs du FMI afin de refléter les nouveaux équilibres économiques de la planète. Mais les différentes propositions avancées se heurtent aux réticences des Européens, qui redoutent de voir leur influence réduite. "Tout le monde travaille très durement sur cette question", a dit Jean-Pierre Landau, gouverneur adjoint de la Banque de France. Avec la crise, les sommets du G20 ont, jusqu'à présent, privilégié les nouvelles régulations bancaires et financières. Ils ont laissé de côté les déséquilibres internationaux (déficits américains, excédents chinois et japonais…) et la réforme du système monétaire international (SMI). En fait, la question monétaire internationale comporte plusieurs dimensions. Sur chacune, il faudra avancer en tenant compte de la susceptibilité de chacun?: les Américains à propos de leurs déficits budgétaires et extérieurs, les Chinois sur leur politique de change… Un premier aspect concerne les taux de change. Le dollar reste fragilisé par les déficits et la dette extérieure des Etats-Unis, ainsi que par les incertitudes sur la reprise américaine. Le billet vert a toutes les chances de rechuter rapidement, ce qui pèsera sur la reprise en Europe, au Japon L'autre volet touche au rôle du dollar et des autres devises. On ne pourra pas, par un coup de baguette, modifier les parts de marché. Il faudra du temps. Fin 2009, le dollar représentait 62 % des réserves des banques centrales dans le monde, et l'euro 27 %. Les autres devises se partagent les miettes. Autrement dit, le SMI s'organise aujourd'hui autour du dollar et de l'euro, auxquels s'ajoutera, dans dix à quinze ans, le yuan pour former une nouvelle triade