Selon le quotidien en économie "la Vie éco", le courant d'affaires entre les pays d'Afrique du Nord (Maghreb et Egypte) s'annonce toujours faible. En effet, selon des statistiques de l'Office des changes pour l'année 2009, un total de 184 MDH a été investi en Tunisie contre 133 millions en 2008, soit une progression de 38,5%. Ainsi, il est à noter que le stock d'investissements directs dans ce pays a atteint 349 MDH et généré un revenu de 13,8 MDH à fin 2009. De même, 55 MDH ont été investis en Algérie en 2009 contre 15,7 MDH en 2008, soit une croissance exceptionnelle de 250,3%. Le stock est estimé à 79 MDH. Contrairement au premier pays cité où les investissements marocains ont sensiblement chuté au premier trimestre 2010, à 5 MDH contre 177,7 millions pour l'égale période de l'année précédente, le cap est maintenu en Algérie. Les investissements y ont atteint 30,2 MDH sur les trois premiers mois, alors que rien n'avait encore été réalisé au premier trimestre 2009. Pour ce qui concerne les statistiques pour l'année 2009 relatives à l'Egypte, elles ne sont pas disponibles, ce qui peut laisser penser qu'aucun investissement conséquent n'y a été réalisé ces deux dernières années. Pourtant, 352 MDH y ont été investis en 2008 et le stock des investissements directs était de 1,6 milliard de DH à la fin de cette même année, soit le plus important stock de la région Afrique du Nord. Pourtant, durant la même année, ce chiffre s'élevaient à 329 MDH en Mauritanie. Au-delà de ces chiffres, il 7reste à préciser que l'expérience réussie de bon nombre d'entrepreneurs marocains installés dans la région Afrique du Nord illustre le potentiel dont regorge le Maghreb. A l'image du groupe Ynna Holding qui, après avoir exporté son savoir-faire en Libye en 1969 avant de s'en retirer pour des raisons politiques, est présent depuis 1984 en Tunisie et depuis 1996 en Egypte. En Tunisie, le groupe a ainsi créé la société El Mawassir qui fabrique des canalisations pour l'eau potable, l'assainissement, l'irrigation et le gaz. Aujourd'hui, tous les employés sont tunisiens. En Egypte, le groupe possède deux sociétés qui opèrent dans la fabrication de batteries de démarrage et d'énergie pour l'automobile et dans l'immobilier résidentiel. Ce même groupe espère s'étaler dans la région du Maghreb pour investir ainsi en Algérie. A ce propos, l'enseigne de mobilier en kit, Mobilia, les a précédés tous dans notre pays , en ouvrant deux magasins à Alger et Oran. C'est "la prépondérance de la classe moyenne, la capacité de financement, la proximité culturelle et géographique et l'absence de réseau de distribution moderne pour ce type d'articles" , qui ont motivé la direction de Mobilia à tenter l'expérience, selon Hasnaa Idrissi, directrice marketing de l'enseigne. En conclusion, les BTP et l'industrie semblent être les plus porteurs pour l'investisseur marocain, même si des PME dans les secteurs de l'électricité ou l'électronique ont pu décrocher quelques marchés par ci par là. Mais les banques montrent également un intérêt particulier pour ces pays. A travers Attijari bank Tunisie. Pour BMCE Bank, celle-ci a cherché à investir en Libye et en Algérie, mais jusque-là sans succès. Elle se contente pour le moment d'une banque d'affaires, Axis capital installé en Tunisie, en attendant mieux. En outre, si les entreprises marocaines ne manquent pas d'ambitions en Afrique du Nord, il n'en reste pas moins que "l'installation dans un pays donné peut être ralentie par les différentes mesures instaurées ainsi que les règles d'origine conclues par ces pays", note l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX), présidée par Younes Zrikem. Il en est ainsi de l'Algérie et de la Libye qui ont mis en place un certain nombre de mesures qui limitent l'attractivité de l'investissement. Il est à espérer que le désir de faire des affaires pour favoriser le développement économique l'emporte sur les rivalités politiques qui, même si elles ne ferment pas les portes, sont de nature à inhiber certaines initiatives. En tout cas, les opérateurs marocains ont plus de facilités pour aller exploiter les opportunités qui se présentent à l'étranger. Preuve en est que la circulaire 1 720 de l'Office des changes, en vigueur depuis août 2007, stipule que l'investissement est libre à l'étranger dans la limite de 30 MDH à condition que l'entreprise marocaine existe depuis au moins 3 ans, que les comptes de l'entreprise soient certifiés par un auditeur externe et que l'investissement projeté soit en relation directe avec l'activité du concerné.