Les prix du pétrole apparaissaient sans direction, hier, en début d'échanges européens, le marché se montrant atone en raison d'un jour férié aux Etats-Unis et prudent alors que se termine la période américaine des grands déplacements estivaux en voiture. "L'humeur générale des marchés s'améliore légèrement après la publication vendredi de chiffres meilleurs que prévu sur l'emploi non agricole aux Etats-Unis," indique Myrto Sokou, analyste chez Sucden Financial à Londres. Les échanges restent toutefois très modérés en raison d'un jour férié aux Etats-Unis, durant lequel les investisseurs préfèrent rester prudents. A 13h39, le contrat d'octobre sur le Brent avançait de 29 cents sur l'ICE, à 76,96 dollars le baril, tandis que celui sur le brut léger coté au Nymex fléchissait de 37 cents, à 74,23 dollars le baril. Les intervenants tentent de faire la part des choses entre un moral du marché plutôt renforcé et des paramètres fondamentaux essentiellement baissiers. "Etant donné la faiblesse des fondamentaux du marché pétrolier aux Etats-Unis et la probabilité de difficultés persistantes pour l'économie américaine, il est difficile d'envisager un rebond durable des contrats à terme sur le brut, commente le cabinet de consultants londonien KBC Energy Economics. Les cours du baril s'étaient légèrement repliés vendredi après deux séances de forte hausse, sur un marché où pesait toujours l'abondance de l'offre pétrolière aux Etats-Unis malgré des chiffres mensuels de l'emploi meilleurs que prévu, susceptibles d'apaiser un peu les craintes sur les perspectives de la demande. La principale leçon de ce rapport américain, "c'est que le risque d'un retour en récession semble avoir un peu diminué", commentait Bjarne Schieldrop, analyste de la banque suédoise SEB. Alors que les marchés d'actions avaient rebondi après ces chiffres, le Brent se négociait lundi au même niveau qu'avant leur publication. "Mais l'humeur du marché devrait favoriser une remontée des prix", estimait-il. Pour David Hufton, du cabinet londonien PVM, "l'ambiance sur le marché s'est renversée la semaine dernière". Dominée auparavant par la morosité et l'aversion pour le risque, l'humeur des opérateurs a basculé avec la conviction que l'économie américaine connaîtrait un ralentissement plutôt qu'une nouvelle récession. Cependant, les opérateurs devraient rester sur leurs gardes. "Nous avons déjà entrevu des lueurs qui ne menaient à rien et cela pourrait bien être le cas cette fois encore", soulignait M. Hufton. Les échanges pâtissaient de l'atonie du marché, la place new-yorkaise étant fermée lundi en raison du jour férié de la Fête du Travail. "Cette Fête du Travail marque la fin de la saison américaine des grands déplacements estivaux en voiture. Le coup de pouce (aux prix) apporté par la demande d'essence est donc derrière nous, mais la saison des ouragans doit encore se poursuivre deux mois, avec les risques de rupture de production qui les accompagnent", relevait Bjarne Schieldrop. Ainsi, selon les autorités météorologiques américaines, la dépression tropicale Gaston qui se développe actuellement dans l'océan Atlantique, a 70% de risque de se transformer en cyclone, et sa trajectoire vers l'ouest pourrait affecter les installations pétrolières du golfe du Mexique. Les opérateurs surveillaient également attentivement la tempête tropicale Hermine, formée au large des côtes mexicaines et qui se dirigeait vers le nord.