La Grèce est toujours suivie de près. Lundi, des responsables du Fonds monétaire international (FMI), de l'Union européenne et de la Banque centrale européenne (BCE) ont atterri à Athènes. Objectif: poursuivre le contrôle des comptes du pays en vue de débloquer la troisième tranche du prêt du FMI. En mai dernier, le Fonds a octroyé 30 milliards d'euros à la Grèce. L'UE a également contribué au plan d'aide à hauteur de 80 milliards d'euros. Les prêts doivent s'étaler sur trois ans. Vendredi, le conseil d'administration du FMI a annoncé avoir débloqué un deuxième versement, d'un montant de 2,57 milliards d'euros. La première tranche mise à disposition s'élevait à 5,5 milliards d'euros et avait été versée en mai dernier. Le troisième versement est lui prévu pour décembre 2010. Il s'élève à neuf milliards d'euros. Selon le directeur général adjoint du Fonds, Murilo Portugal, "les autorités grecques ont donné un bon départ à leur programme économique, et leur détermination à le mettre en uvre commence à porter ses fruits". "La stratégie budgétaire est sur les rails. (...) Les autorités sont déterminées à renforcer l'administration des impôts et à réduire l'évasion fiscale afin de consolider les recettes et de promouvoir l'équité dans l'ajustement" des finances publiques, a-t-il expliqué. "Le maintien d'un contrôle et d'une surveillance stricts des dépenses sera essentiel, notamment au niveau des collectivités locales", a ajouté l'adjoint de Dominique Strauss-Kahn. Athènes a annoncé vendredi avoir réduit de 32 % son déficit budgétaire sur les huit premiers mois de 2010 par rapport à la même période de 2009. Le ministère des Finances s'est dit convaincu qu'il atteindrait son objectif de limiter ce déficit à 8,1 % du produit intérieur brut sur l'ensemble de l'exercice. Le FMI a indiqué que tous les objectifs fixés pour la Grèce à la fin juin avaient été atteints. "Des progrès impressionnants ont été faits dans les réformes structurelles. Une réforme en profondeur des retraites a été votée au Parlement, et celle, considérable, du marché du travail est en cours", a relevé M. Portugal. Le FMI demande désormais au gouvernement "d'ouvrir les professions fermées, d'avancer dans la dérégulation, de faire entrer en vigueur la directive (de l'Union européenne) sur les services et de supprimer les barrières dans le tourisme et le commerce de détail, où le potentiel de croissance reste élevé". M. Portugal a ajouté que le système financier lui semblait mériter "une surveillance étroite". D'après lui, "les liquidités dans les banques restent limitées, mais demeurent un problème gérable, avec le soutien de la Banque centrale européenne et du programme gouvernemental de garantie" des dépôts bancaires.