L'Union européenne a l'intention de vendre sur le marché mondial trois millions de tonnes de céréales de ses stocks, a annoncé le commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos dans une interview publiée mercredi par le quotidien Ouest-France. "Ce n'est pas une quantité énorme mais cela nous permettra d'agir le moment venu", a dit M. Ciolos. Ces dernières semaines, on a enregistré une flambée des prix du blé sur le marché mondial, liée, notamment, à l'embargo décrété par Moscou sur les exportations de céréales en raison de la mauvaise récolte provoquée par la sécheresse de l'été. Notons que sur les marchés, les prix du blé ont été soutenus en fin de semaine par les inquiétudes persistantes au sujet de la sécheresse en Russie, le marché craignant que la région ne reçoive pas assez de pluie pour les semis de la prochaine récolte, a indiqué Bill Nelson.Toutefois le fait que certains appels d'offre aient échappé aux Etats-Unis et que l'Australie ait augmenté sa prévision de production de blé a pesé. Les prix du soja et du maïs ont progressé au cours de la semaine écoulée à Chicago, ces derniers atteignant de nouveaux sommets depuis deux ans, soutenus notamment par des inquiétudes sur les rendements de la récolte à venir aux Etats-Unis. Le seuil des 5 dollars le boisseau de maïs, qui n'avait plus été franchi à la hausse depuis septembre 2008, a été atteint vendredi. Dans la foulée, le contrat pour livraison en décembre est monté jusqu'à 5,08 dollars le boisseau (environ 25 kg), au plus haut depuis octobre de la même année. "Une multitude de facteurs se combinent pour alimenter la progression actuelle des prix. La sécheresse en Russie et le recul de la production de blé dans les régions autour de la mer Noire ont réduit les réserves mondiales, et le maïs représente un substitut" au blé, a expliqué Sudakshina Unnikrishnan, de Barclays Capital. La demande en provenance de Chine, deuxième producteur-consommateur dans le monde, soutenait également le marché, sur fond de menaces de gel chez le géant asiatique. Surtout, les investisseurs s'inquiétaient pour la prochaine récolte de maïs aux Etats-Unis. "Cette semaine, des informations se sont multipliées sur les fils d'actualité et les services d'information agricoles faisant état de rapports préliminaires sur les récoltes, avec des rendements ressortant en-deçà des attentes", a rapporté Bill Nelson, de Doane Advisory Services. Toutefois, certains tempéraient les inquiétudes. "Si le département américain de l'Agriculture a fait part d'une légère détérioration de la qualité des cultures dans le pays ces dernières semaines, 68% des plants de maïs étaient toujours décrits comme bons ou très bons la semaine dernière. C'est tout juste en dessous des niveaux de l'année dernière, quand une récolte record avait été moissonnée", ont souligné les analystes de Commerzbank. Le soja a quant à lui bondi dans le sillage du maïs. "Traditionnellement, le prix du soja est deux fois celui du maïs, sinon plus", a expliqué M. Nelson. Le contrat de maïs pour livraison en décembre valait vendredi à 15H00 GMT (17H00 HEC) 5,06 dollars le boisseau, contre 4,7825 dollars il y a une semaine. Le contrat de blé pour livraison en décembre s'échangeait à 7,31 dollars le boisseau, contre 7,3675 dollars sept jours plus tôt. Le contrat de graines de soja à échéance en novembre s'établissait à 10,58 dollars le boisseau contre 10,31 dollars vendredi dernier.