La récolte de céréales toujours en cours en Russie, s'établissait à la mi-septembre à 52,6 millions de tonnes, soit une baisse d'un tiers par rapport à la même période en 2009 en raison de la sécheresse qui a frappé le pays cette année, rapporte lundi la presse russe. "Dans tout le pays, 52,6 millions de tonnes de céréales ont été récoltées, soit 24,8 millions de tonnes de moins que (...) l'an dernier", écrit le quotidien russe Izvestia. "A la mi-septembre, la Russie a récolté un tiers de moins de céréales qu'à la même période l'an dernier", ajoute le journal, citant le ministère russe de l'Agriculture. Selon Izvestia, 77% de la récolte a été effectuée, d'où le maintien de la prévision de récolte de céréales à 60-65 millions de tonnes pour 2010. Le gouvernement a abaissé à la mi-août à 60-65 millions de tonnes sa prévision de récolte de céréales pour 2010 contre 95 millions de tonnes initialement prévues. En 2009, la Russie avait récolté 97,1 millions de tonnes de céréales. L'agriculture russe a été la victime d'une grave sécheresse qui dure depuis avril et qui a été aggravée en juillet et août par une canicule sans précédent accompagnée d'incendies de forêt. Le Premier ministre, Vladimir Poutine, a décrété un embargo sur les exportations de céréales du 15 août jusqu'à la fin la récolte de 2011. Les prix du blé sur les marchés financiers sont dopés par la sécheresse qui dévaste les cultures en Russie depuis le début juillet. Du coup, les prix des produits alimentaires, qui représentent près de 40% du budget des ménages russes (contre 20% en moyenne dans les autres pays européens), explosent. Le tarif de la farine de blé a augmenté de 10,8%, celui du lait de 4,1%. Dans ces conditions, l'inflation a bondi en août (+1,3% par rapport au mois de juillet). Sur un an, la hausse du coût de la vie atteint 6,2% contre 5,5% au début de l'été. Un dérapage qui va se poursuivre, en dépit de l'embargo sur les exportations de blé décrété cet été par le gouvernement russe. En effet, selon les estimations du ministère de l'agriculture russe, la récolte de céréales en 2010 devrait être inférieure de 30% à la moyenne de ces dix dernières années. Cette explosion de l'inflation pourrait coûter cher à l'économie russe, qui contrairement aux autres géants émergents (Brésil, Inde, Chine), peine à repartir après la crise. D'après les experts de COE Rexecode, la hausse du PIB russe devrait être limitée à 4% cette année et en 2011, alors qu'avant la récession, le géant russe affichait un taux de croissance proche de 8% par an.