Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, a indiqué, samedi à Alger, que " soixante-quatre centres de désintoxication et cinquante-trois centres intermédiaires de soins aux toxicomanes (CIST) ont été réalisés en Algérie, cela bien essentiellement pour faire face au problème de la toxicomanie ". Aussi, il a indiqué, lors de l'ouverture d'un séminaire régional de formation sur la prise en charge des toxicomanes, qu'"un total de 11 centres de désintoxication et 53 CIST, dont certains sont fonctionnels, sont répartis sur tout le territoire national pour prodiguer conseils, soins et soutien psychologique aux toxicomanes". S'agissant des centres fonctionnels, M. Ould Abbès a ajouté qu'à ce jour, en plus de deux centres de désintoxication à Blida et Oran et de trois centres intermédiaires à Sétif, Annaba et Alger, douze autres structures ont déjà ouvert leurs portes. C'est pour cela, a-t-il poursuivi, qu'un vaste programme de formation a précédé l'ouverture de ces centres pour en assurer leur encadrement et leur fonctionnement. Par ailleurs, le ministre a précisé que ce programme s'est traduit par l'organisation d'un séminaire national de formation des médecins spécialistes et de trois séminaires régionaux de formation pour les médecins et psychologues qui ont rassemblé 120 séminaristes. Il a annoncé, dans le même contexte, la mise en place d'un programme spécial pour la prise en charge des toxicomanes au niveau des prisons et, dans une première étape, au niveau des pénitenciers d'El Harrach et de Chlef. En outre, le premier responsable du secteur de la santé a annoncé qu'une enveloppe financière de 233 milliards de dinars a été allouée au ministère de la Santé qui peut, ainsi, s'acquitter convenablement de ses missions. Pour sa part, le directeur de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, M. Abdelmalek Sayah, a tiré la sonnette d'alarme sur la recrudescence du phénomène de la toxicomanie en Algérie. Il a indiqué, dans ce sillage, qu'"on enregistre en Algérie une consommation non seulement de résine de cannabis mais aussi de cocaïne et d'héroïne". Le directeur de l'ONLCDT a rappelé que la loi algérienne a reconnu en 2004 le "statut de malade" au toxicomane en lui évitant toute poursuite judiciaire s'il accepte de se faire soigner dans les centres spécialisés. Le Pr Ridouh a appelé, de son côté, en sa qualité de membre du Comité national de lutte contre la toxicomanie, à l'organisation d'un congrès international sur le thème "Toxicomanie et prisons". Il a expliqué que la prise en charge des toxicomanes dans les prisons est nécessaire pour lutter efficacement contre ce fléau.