Le pétrole a terminé en nette hausse vendredi sur le marché new-yorkais, soutenu par la dépréciation du dollar et les spéculations sur un recours prochain de la Réserve fédérale à de nouvelles mesures de soutien à l'économie. La hausse inattendue de l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne et l'annonce d'un rebond de l'investissement des entreprises aux Etats-Unis ont également favorisé la progression du baril. Le contrat novembre a fini sur un gain de 1,31 dollar, soit 1,74%, à 76,49 dollars le baril. Il avait évolué auparavant entre 74,66 et 76,68 dollars. Au moment de la clôture du New York Mercantile Exchange, le Brent prenait 77 cents (+0,99%) à 78,88 dollars. Sur l'ensemble de la semaine, le prix du baril de brut léger a progressé de 2,83 dollars, soit 3,84%, sa meilleure performance depuis la semaine au 23 juillet. "Le dollar faiblit, et cela fait progresser non seulement (les prix du) pétrole, mais aussi l'or, le cuivre, et un large spectre de matières premières", a observé Bart Melek, de BMO Capital Markets. L'euro valait un peu plus de 1,3460 dollar vendredi au moment de la clôture du marché pétrolier, contre un peu plus de 1,30 dollar en début de semaine, tandis que la monnaie américaine touchait un plus bas historique contre le franc suisse. La baisse du dollar s'est accélérée depuis mardi, jour où la Réserve fédérale a laissé la porte ouverte à des mesures supplémentaires d'assouplissement quantitatif. Un dollar faible renchérit le pouvoir d'achat des investisseurs munis d'autres devises et en incite certains à chercher refuge contre les variations monétaires ou l'inflation dans des actifs tangibles, comme les matières premières. "Alors que l'assouplissement quantitatif devient de plus en plus probable, on s'attend à ce que cela crée de meilleures conditions économiques en Amérique du Nord et dans le monde, ainsi qu'une bonne demande en pétrole au bout du compte", a ajouté Bart Melek. Le marché pétrolier était également soutenu par des indicateurs économiques meilleurs qu'attendu, à l'image de la nette hausse du baromètre Ifo de confiance des entrepreneurs allemands et du recul moins fort que prévu des commandes de biens durables aux Etats-Unis. Mais des indicateurs faibles en Amérique du nord pourraient tout aussi bien soutenir le marché pétrolier, a estimé Phil Flynn, de PFG Best Research, accroissant la probabilité de mesures de relance supplémentaires et donc la faiblesse du dollar. Les participants du marché surveillaient par ailleurs l'évolution de la tempête tropicale Matthew, qui se dirigeait vers l'Amérique centrale et pourrait menacer le champ pétrolier mexicain Cantarell, une des principales installations pétrolières offshore du pays. Le marché pétrolier restait limité par les réserves abondantes de brut en Amérique du nord. "Il est difficile de vraiment monter s'il existe une quantité importante de brut qui peut être utilisée. C'est un fort contraste avec le marché du cuivre par exemple, où l'on s'attend à une pénurie", a expliqué Bart Melek. Le baril avait d'ailleurs reculé mercredi, malgré la baisse du dollar, après l'annonce d'une hausse surprise des stocks de brut aux Etats-Unis.