Le nouveau leader travailliste contre les coupes budgétaires Ed Miliband a été élu, samedi, nouveau leader du parti travailliste britannique. Cinq candidats, dont Ed Miliband, son frère David, El Balls, Andry Burnham et Diane Abbott étaient en lice dans la course pour remplacer l'ancien leader travailliste Gordan Brown, qui avait démissionné de ses fonctions en mai après l'échec des travaillistes dans les élections législatives. Ed Miliband, 40 ans, a battu finalement de justesse son frère David avec 50,65% des voix contre 49,35%. "Aujourd'hui, une nouvelle génération a pris le contrôle du parti travailliste. Je pense que nous devons faire plus pour lutter contre les inégalités, je crois aussi que nous avons besoin d'un autre type de politique", a dit ED Miliband dans une déclaration faite après sa victoire. Aussi, Ed Miliband a dénoncé hier les coupes claires dans les dépenses prévues par le gouvernement. Il s'en est aussi pris aux banques jugées responsables de la crise tout en démentant tout fléchissement vers la gauche du Labour. Soutenu par les syndicats, Ed Miliband a été porté samedi à la tête du Parti travailliste avec une avance infime sur son frère David lors d'un scrutin interne provoqué par le départ de Gordon Brown, contraint de démissionner après la défaite du Labour aux législatives en mai. La nouvelle coalition au pouvoir formée des conservateurs et des libéraux démocrates s'est fixé pour objectif d'effacer quasiment complètement le déficit public d'ici 2015. Ces projets sont "économiquement dangereux et notre économie nous envoie des signaux d'avertissement", a déclaré Ed Miliband à la BBC. "Réduire le déficit, oui, mais à un rythme prudent et de telle manière que cela aide notre économie au lieu de la pénaliser", a-t-il ajouté, tout en assurant qu'il ne s'opposerait pas à chaque réduction de dépense proposée par le gouvernement. Il s'est aussi dit favorable à un alourdissement des taxes sur les banques car "elles ont provoqué la crise". Cette mesure permettrait en outre de mieux protéger les personnes dépendantes des services publics, a-t-il souligné. La coalition parvenue au pouvoir en mai après 13 années d'hégémonie travailliste envisage de réduire d'un quart les dépenses gouvernementales. Elle détaillera ses projets le 20 octobre. Durant la campagne pour les élections législatives, les travaillistes ont proposé de réduire le déficit de moitié en quatre ans. Le nouveau leader travailliste a qualifié cette proposition de "point de départ en ce qui concerne le calendrier de la réduction du déficit". "Je pense que nous devrions peut-être essayer de voir comment l'améliorer et par exemple, je pense que l'on peut faire davantage en ce qui concerne la taxation des banques", a-t-il ajouté. L'ancien ministre de l'Energie a jugé que la dérégulation du secteur bancaire favorisée par les gouvernements travaillistes de Tony Blair et de Gordon Brown ne constituait "absolument pas la réponse". En raison de son positionnement à gauche durant la campagne interne au Labour, les journaux conservateurs en Grande-Bretagne ont d'ores et déjà surnommé le nouveau chef travailliste "Red Ed" ("Ed le Rouge"). Ils le soupçonnent en outre d'être une marionnette aux mains des syndicats