Le nouveau Premier Ministre conservateur britannique David Cameron devrait mettre en place son gouvernement de coalition avec les libéraux-démocrates «Lib Dems» de Nick Clegg. Ce dernier est lui-même propulsé vice-Premier Ministre. Au lendemain de l'installation «historique» de David Cameron au 10, Downing Street, la liste du nouveau gouvernement se fait au fur et à mesure. Les libéraux-démocrates auront cinq portefeuilles ministériels en échange de leur soutien qui permet de former le premier gouvernement de coalition en Grande-Bretagne depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais certains compromis ont été nécessaires de part et d'autre pour former le «gouvernement fort dont nous avons besoin», comme annoncé par David Cameron dans son premier discours sur le perron de Downing Street. Les concessions semblaient plus importantes du côté des libéraux, un parti traditionnellement de centre-gauche, que des conservateurs. Le mariage, considéré par les sceptiques comme contre nature, pourrait provoquer de sérieuses frictions au sein de la base libérale. Pour s'allier à des tories (nom traditionnel des conservateurs) largement eurosceptiques, les «Lib Dems» ont en particulier dû mettre une nuance à leur tendance pro-Europe. Ils auraient accepté de renoncer à adopter la monnaie de l'Union, l'euro, le temps de la législature et de soumettre à référendum tout «nouveau transfert de pouvoir». Le «changement» promis par David Cameron promet en tout cas d'être au rendez-vous, après 13 ans de travaillisme, dont trois sous la férule de Gordon Brown. La nouvelle situation politique britannique continue d'accaparer tout l'intérêt des médias. «Le leader conservateur a ouvert une nouvelle ère politique» ; cependant, «un travail difficile et ardu» attend le nouveau gouvernement, souligne le Times, journal réputé proche du centre-droit. Cameron et Clegg «devront partager l'opprobre inévitable pour certaines des décisions les plus difficiles pour la Grande-Bretagne, depuis, eh bien, l'époque de Churchill», souligne, dans son propre style, le Financial Times. L'ancien Premier Ministre Gordon Brown est retourné à Glasgow en Ecosse d'où il est originaire, laissant un parti travailliste encore sous l'effet de la déroute. La guerre de succession est ouverte. L'ex-ministre des Affaires étrangères David Miliband faisant figure de favori. M. B.