Après avoir approché le seuil de 1,35 dollar vendredi soir, l'euro cède du terrain face au billet vert à 1,346 dollar environ pour un euro, alors que la masse monétaire de la zone euro a progressé davantage que prévu le mois dernier. Selon la BCE, le taux de croissance annuel de la masse monétaire M3 a accéléré à +1,1% en août, contre de 0,2% en juillet et en juin. Par comparaison, le consensus ne s'établissait en août que sur 0,4%. La croissance des prêts octroyés au secteur privé s'est accélérée, passant de +0,3% en juin et +0,8% en juillet et +1,2% le mois dernier. 'Dans l'ensemble, l'analyse monétaire suggère encore de faibles pressions inflationnistes à moyen terme, conformément à notre scénario d'un statu quo de longue durée sur les principaux taux de la BCE sur les deux prochaines années' juge un économiste. Face au yen, la devise européenne valait 113,50 yens, contre 113,58 yens vendredi soir. Le billet vert se reprenait un peu face à la monnaie nippone, à 84,27 yens, contre 84,20 yens vendredi soir. "La tendance du marché n'a pas changé : un dollar faible, un euro fort", a commenté Daisuke Karakama, économiste de Mizuho Corporate Bank. "L'euro n'est pas ferme en raison d'une orientation positive. Il est solide seulement parce que le dollar est faible", depuis que la Réserve fédérale américaine (Fed) s'est dite prête de nouveau à injecter des liquidités dans le système financier, a-t-il souligné. L'euro pourrait toutefois retomber à 1,34 dollar en raison de prises de bénéfices après avoir touché un plus haut de cinq mois vendredi dernier, a de son côté relevé Kenichiro Ikezawa, cambiste chez Daiwa SB Investments, interrogé par l'agence Dow Jones Newswires. En outre, le dollar évoluait dans des marges étroites en raison de spéculations sur une nouvelle intervention du gouvernement japonais sur le marché des changes, a indiqué Daisube Karakama. Vendredi, les autorités nippones ont refusé de commenter la rumeur selon laquelle elles seraient intervenues le jour même à la suite d'une brutale, mais brève, remontée du dollar et de l'euro face au yen. Le 15 septembre, Tokyo a vendu massivement des yens sur le marché, principalement contre des dollars, afin d'abaisser la valeur du yen qui venait d'atteindre son plus haut niveau en 15 ans face au billet vert. C'était la première intervention japonaise sur le yen depuis 2004, qui plus est unilatérale. Un geste peu apprécié, en particulier des Européens qui l'ont fait savoir publiquement