La pomme de terre également enregistre une hausse de près de 10%, avec un niveau de production de 30 millions de quintaux cette année contre 26,7 millions l'année précédente. Les pouvoirs publics veulent porter la production de 40 millions de quintaux. Dans ce sens, la filière pomme de terre est en train de restructurer et prendre une nouvelle forme. Il faut donc asseoir une assise solide et pérenne à travers la professionnalisation des acteurs activant dans la filière. Et au-delà des wilayas traditionnelles où la culture de la pomme de terre enregistre des résultats édifiants comme Ain Defla et Mascara, des expériences sont menées dans de nouvelles zones afin d'étendre la culture de ce tubercule tant apprécié par les ménages algériens. C'est à l'exemple de la wilaya de Tissemsilt, où la production de pomme de terre lancée pour la première fois au cours de la saison agricole écoulée (2009-2010), constitue une expérience prometteuse et incitative ayant bénéficié de différentes formes de soutien octroyé aux agriculteurs. Selon la direction des services agricoles, la disponibilité des structures nécessaires à la mobilisation et la fourniture de ressources en eau destinées à l'irrigation agricole sont des facteurs ayant motivé les agriculteurs qui comptent mener à bien cette nouvelle expérience dans la région, connue surtout pour sa production céréalière toutes spéculations confondues. Parmi ces infrastructures, le barrage "Bougara", dont la capacité de stockage est de 11 millions de mètres cubes, qui a permis l'irrigation des terres agricoles environnantes, dont notamment les 135 hectares destinés durant la dernière saison à la récolte de pomme de terre. Selon le directeur des services agricoles de la wilaya de Tissemsilt, cette expérience a vu la contribution de quatre agriculteurs de la région en collaboration avec certains investisseurs de la wilaya avoisinante de Ain Defla, qui ont une expérience considérable dans le domaine de la culture de pomme de terre. La même source ajoute que la culture de la pomme de terre hors saison a été entamée au mois de mai dernier, grâce à l'apport en semences, estimé à 2.250 quintaux, de la wilaya d'Ain Defla. La direction du secteur prévoit la production entre 250 et 300 quintaux à l'hectare de ce tubercule à large consommation, ce qui augure d'une bonne récolte durant la campagne agricole en cours. Le DSA a également souligné que la culture de pomme de terre ne se limite pas au périmètre du barrage de "Bougara". Ce tubercule est planté sur une superficie de 25 ha au périmètre de "Meghila" dans la commune de Layoune utilisant les eaux de cet ouvrage consacrées à l'irrigation d'environ 700 hectares de terres agricoles. Les mesures incitatives prévues par l'Etat en matière de soutien agricole et le développement et la promotion de cette filière, constituent des facteurs qui ont aidé certains agriculteurs de la wilaya à s'investir davantage dans ce domaine. Il s'agit du soutien des prix des engrais à hauteur de 20%, ainsi que les moyens d'irrigation représentés par la technique d'irrigation par pivot à un taux de 60% et par système goutte-à-goutte (50%). Cette opération a commencé à donner des résultats positifs en termes de perspectives économiques grâce à la création de plus de 200 postes d'emploi temporaires, alors qu'il est attendu la réalisation de l'autosuffisance en ce produit dans la région au lieu de recourir aux wilayas avoisinantes à l'exemple de Ain Defla et Tiaret, selon la même source. Cette expérience permettra également la diversification des cultures en dehors de la filière céréalière. Il est question de réfléchir à d'autres expériences telles que la culture de la tomate, sachant que les céréales ne couvrent que 50% des terres dans la région, soit pas plus que 70.000 hectares, selon la DSA.