Une moyenne de 60 à 80 secousses est enregistrée dans le nord du pays en un mois, c'est le bilan du Centre de recherche en astronomie astrophysique et géophysique (Craag). Son directeur général Abdelkrim Benyelles explique ce phénomène " aléatoire " par " l'affrontement et le rapprochement des deux continents européen et africain ". Il souligne, et ce, en se basant sur les résultats des ingénieurs du Craag que les régions côtières sont les " plus exposées au séisme ". Mais qu'est-ce qui est fait concrètement pour prévenir contre ces catastrophes qui ont fait des dégâts humains et matériels chez nous notamment en 2003 ? Le Dg du Craag, invité hier de la chaîne III de la Radio algérienne, a d'abord mis en avant le travail consistant à élaborer une " cartographie sismique ". Une mission sur laquelle s'attelle depuis des années le personnel du Craag mais qui n'est pas encore totalement ficelée. " Il s'agit d'un travail de longue haleine qui nécessite des années de collecte d'informations" a-t-il précisé. Le Craag s'appuie dans sa tâche sur la coopération internationale. Pour ce faire, des accords de partenariat ont été signés avec des instituts japonais, chinois et américain en vue de " se rapprocher des grandes nations soit méditerranéennes, asiatiques ou américaines ". Et depuis les séismes de Chlef en 1980 et celui de Boumerdès, "les pouvoirs publics ont pris conscience de la nécessité de se pencher sérieusement sur ce phénomène ", a-t-il déclaré. En ce sens, qu'il est impératif de prendre en compte le risque sismique dans le développement du pays. Abdelkrim Benyelles a appelé, en outre, au " respect des règles parasismiques dans les projets de construction comme l'étude du sol et surtout tirer les enseignements après le séisme de Boumerdès où des habitations se sont effondrées comme des châteaux de cartes car érigées sur nids d'oued ou sur des terrains non viabilisés ". Le Craag, précisera ainsi son DG, a initié une étude sur la micro-zonation qui vise à réduire le risque sismique, qui prend en considération tous les aspects avant le lancement des chantiers. C'est le cas aussi pour les grands ouvrages lancés par le gouvernement qui doivent être " réalisés selon les paramètres parasismiques mais cela ne veut pas dire qu'il faut arrêter de construire dans ces zones sauf qu'il faut plus de rigueur ", a tenu à préciser le Dg du Craag qui estime au passage que le centre qu'il dirige est un " outil pour la prise de décision ". Parmi les propositions des ingénieurs du Craag, le " redéploiement des populations dans les régions des hauts plateaux car ces dernières sont trop concentrées dans les villes côtières ". Selon Abdelkrim Benyelles, cette stratégie est " indispensable et la réalisation de nouvelles infrastructures comme les routes facilitera son application ".