Les récentes mesures d'encadrement des investissements étrangers en Algérie n'ont pas permis d'accroître le volume des investissements, mais plutôt le volume des exportations vers notre pays. "Le changement des règles a eu des répercussions sur les investissements allemands en Algérie. Cela dit, les exportations allemandes vers l'Algérie continuent d'augmenter. En 2009, elles ont augmenté de 10%", a confié Andreas Hergenröther, directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie, au quotidien électronique "toutsurlalgerie". Pour ce qui est de l'investissement, a-t-il ajouté, ce n'est pas un phénomène allemand. Les statistiques officielles le démontrent bien. Les IDE ont baissé pour tous les pays. M. Hergenröther préconise l'analyse de la situation et les conditions d'investissement en Algérie, tout en se gardant de se mêler dans les affaires de l'Etat. "Cela n'est pas notre tâche primordiale. Nous, notre mission est de faire rencontrer des hommes d'affaires allemands et algériens et créer des opportunités de partenariat. Le dernier mot revient justement à ces hommes d'affaires. Les entreprises allemandes voient ce qui arrange leurs intérêts avant tout", a-t-il affirmé. Par ailleurs, le désormais ex-DG de l'AHK Algérie reconnaît que l'impact des nouvelles mesures n'est pas le même pour toutes les entreprises allemandes activant en Algérie. Pour lui les entreprises allemandes activant dans le cadre de méga projets tels que l'énergie, la défense ou les infrastructures avec le partenaire algérien public ne ressentent pas cet impact. "Pour l'énergie, la loi sur les hydrocarbures existe depuis longtemps avec les mêmes règles de participation. Quant aux sociétés qui sont actives dans d'autres domaines comme le transfert de technologie, de savoir-faire, cela ne nécessite pas forcement de l'investissement dans la définition de la loi", a-t-il expliqué avant de trancher : "Il y a des possibilités de développer des activités en Algérie mais il y a encore du travail pour que cela se fasse. On peut toujours mieux faire en matière de partenariat". Estimant que l'AHK Algérie, est la plus grande chambre de commerce et d'industrie allemande dans le monde arabe, il a indiqué que les perspectives en matière de partenariat algéro-allemand sont plutôt bonnes. Concernant le bilan de ses six années à la tête de l'AHK Algérie, M. Hergenröther a indiqué que cette institution, qui était destinée à promouvoir les relations économiques bilatérales entre l'Algérie et l'Allemagne, a démarré avec 43 membres fondateurs. "Aujourd'hui, nous comptons parmi nous près de 700 membres entre sociétés allemandes et algériennes", se réjouit-il. Selon lui, depuis sa création, en 2005, l'AHK Algérie a contribué à faire venir beaucoup de délégations d'affaires ainsi que l'organisation de visites officielles des décideurs politiques allemands, venus en Algérie dans le but de promouvoir le partenariat entre nos deux pays. Grâce à toutes ces délégations, a-t-il dit, le nombre d'entreprises allemandes présentes en Algérie est passé de 30 à plus de 250 sociétés représentant divers secteurs. "Tous les projets d'investissement du côté allemand se sont réalisés. Les exportations allemandes vers l'Algérie ont atteint les 2,7 milliards de dollars début 2010. C'est un grand pas en matière d'échanges commerciaux quand on sait qu'il y a cinq ans, on n'avait même pas la moitié de ce volume d'échanges", s'est félicité Andreas Hergenröther.