La Réserve fédérale américaine est prête à prendre des mesures supplémentaires pour stimuler la fragile relance économique américaine et la banque centrale réfléchit sur le rythme et les coûts de telles décisions, a indiqué vendredi le président de la Fed, Ben Bernanke. Avec la croissance de la demande privée finale qui s'est jusqu'ici révélée relativement modeste, "la croissance économique globale a progressé à un rythme qui est moins vigoureux que ce que nous aurions aimé," a déclaré M. Bernanke dans un discours à la Banque de la Réserve fédérale de Boston, Massachusetts. Il a soutenu que les mesures d'inflation sous-jacentes dans la première économie mondiale étaient sur une pente descendante et que cette baisse réflétait l'ampleur à laquelle les pressions des coûts ont été réduites par un manque substantiel d'utilisation des ressources productives. Le patron de la Fed a indiqué que la banque centrale était prête à "fournir le crédit supplémentaire si nécessaire pour soutenir la relance économique et ramener l'inflation avec le temps aux proportions compatibles avec notre mandat". L'inflation a contre toute attente ralenti en septembre aux Etats-Unis, en dépit d'une reprise des ventes au détail, ce qui devrait encourager la Réserve fédérale à agir rapidement pour endiguer le risque de déflation. Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont augmenté de 0,1% en septembre, soit moins que prévu, et l'indice "core", qui exclut les éléments volatils que sont les prix de l'alimentation et de l'énergie, ressort inchangé par rapport à août, selon les statistiques officielles publiées vendredi. L'indice "core" a augmenté de seulement 0,8% sur un an en septembre, ce qui représente sa plus faible progression depuis 1961. Les cours des Treasuries ont reculé, les investisseurs anticipant que la Fed prendra des mesures pour créer de l'inflation. Les Bourses américaines ont ouvert la séance en hausse avant d'évoluer en ordre dispersé, tandis que le dollar a touché un plus bas de plus de huit mois contre l'euro. Une baisse prolongée des prix inciterait les consommateurs à reporter leurs achats et les entreprises à annuler leurs investissements, compromettant ainsi davantage la reprise économique. Les investisseurs prévoient donc que la Fed injecte des milliards de dollars dans l'économie américaine pour soutenir la reprise. Dans le même temps, les ventes au détail ont augmenté de 0,6%, soit plus que prévu en septembre aux Etats-Unis, soutenues notamment par les recettes du secteur de l'automobile ou encore de l'électronique a annoncé également vendredi le département du Commerce. Ces chiffres suggèrent que la consommation est probablement restée plus soutenue qu'attendu par les analystes au troisième trimestre. En outre, la hausse des commandes nouvelles et des livraisons a permis une progression bien plus forte que prévu de l'indice manufacturier de la Réserve fédérale de New York en octobre. Cet indice d'activité dit "Empire State" ressort à 15,73 contre 4,14 en septembre et 6,50 attendu par les économistes interrogés par Reuters. Les stocks des entreprises américaines ont également sensiblement progressé en août mais leurs ventes sont en revanche restées quasiment inchangées, a annoncé vendredi le département du Commerce.