La sécurité alimentaire qui hante l'esprit des dirigeants dans le monde, en particulier ceux du continent africain, n'est pas pour demain. Certains experts sont même sceptiques à l'idée de voir un jour cette question définitivement résolue. Le directeur général de l'Institut national de recherche en agronomie en fait partie et il l'a clairement annoncé hier sur les ondes de la chaîne IIIde la Radio nationale Fouad Chaehat a estimé que cela relève tout simplement du " mythe". Pour lui, aucun pays au monde n'est parvenu à assurer sa sécurité alimentaire même les pays les plus développés. Il se montre ainsi catégorique " il n'y aura pas d'autosuffisance ". Pour le cas de l'Algérie, il préconise de concentrer les efforts sur certains produits qui peuvent être cultivés chez nous comme les agrumes ou l'oléiculture. Mais le développement du secteur ne peut se faire sans la recherche et malheureusement selon, le constat du DG de l'INRA, ce volet n'a pas bénéficié d'une grande attention qui fera d'elle le moteur du développement. " L'apport de la recherche este modeste ", reconnaît-il et les moyens humains et matériels ne sont pas suffisants car " il n y avait pas beaucoup d'investissements dans ce domaine " mais le seul point positif est " l'expérience dont jouit le personnel de l'INRA ". Fouad Chaehat estime par ailleurs, que le secteur de l'agriculture a été longtemps délaissé et ce n'est que ces dernières années qu'on y s'intéresse réellement. " Dans le passé, on a investî sans rigueur et parfois les sommes dégagées sont modestes ", a-t-il dit en soulignant la nécessité de " redoubler d'efforts car la crise alimentaire sera permanente sur les 50 prochaines années ". La modernisation du secteur est à ses yeux " impérative si on veut avoir un rendement qualitatif et quantitatif " ajoutant que le soutien de l'Etat ne doit pas se limiter sur une période précise. Bien au contraire, il faut que l'Etat intervienne régulièrement parce que le résultat ne sera palpable qu'après de longues années de travail. Fouad Chaehat cite des pays ayant adopté cette stratégie et qui ont réussi à devenir des leaders dans le domaine agricole comme la " Chine, l'Inde ou encore le Brésil qui a mis 50 ans pour récolter les fruits de sa politique de soutien ". L'Algérie, a-t-il affirmé, " doit s'inspirer de ces modèles et faire de la formation des agriculteurs une priorité ". Le Dg de l'INRA n'a pas manqué de soulever les lenteurs administratives qui entravent le processus de modernisation de l'agriculture. " Les agriculteurs sont en avance sur l'administrion " a-t-il souligné.