Pari gagné pour la Caisse de garantie des crédits à l'investissement (CGCI-PME), en rendant la relation banques-PME plus sereine. La frilosité des banques à accorder des financements aux PME n'aurait pas lieu d'être, si l'on se tient aux statistiques de la CGCI-PME. En effet, cette jeune institution créée, à juste titre, par les pouvoirs publics pour soutenir la création et le développement de PME en leur facilitant l'accès aux crédits, a traité au 30 septembre dernier, plus de 1000 dossiers et a offert ses garanties à la moitié, avec une sinistralité quasi nulle. "Depuis sa mise en activité effective en 2008, la CGCI-PME a délivré 481 garanties financières aux établissements de crédit partenaires sur un millier de dossiers traités", a révélé M. Karim Ghazi, responsable structure analyse et évaluation de crédits à la CGCI-PME, ajoutant que seulement deux dossiers de sinistre ont été enregistrés par ses services. Toutefois, ce responsable avoue que ce serait trop tôt de crier victoire en enregistrant un taux de sinistralité quasi insignifiant. Mais, a-t-il dit, il faut voir là un signe encourageant la création et le développement de cette catégorie d'entreprises. Le principal écueil à l'émergence d'un tissu de PME performant a été levé, en partie, par cette institution de soutien à l'investissement. La CGCI-PME a été créé, en effet, pour venir à bout de la réticence des banques à accorder des financements aux PME. Les banquiers jugent, souvent, risqué d'accorder des crédits d'investissement aux PME, notamment lorsqu'il s'agit de financer leur création. Là, la CGCI-PME intervient pour garantir les banques contre l'insolvabilité des PME ayant bénéficié d'un crédit d'investissement pour financer leur projet. D'ailleurs, "sur les 481 garanties offertes, 45 % concernent la création de PME et 55 % pour extension", précise M. Ghazi, soulignant que le secteur du bâtiment travaux publics et hydrauliques, vient en tête du classement, suivi des transports et de l'industrie. Ce responsable a rappelé, cependant, que la CGCI-PME est dotée d'un capital social de 30 milliards de dinars, détenu à 60% par le Trésor public et les 40% restants répartis entre les six banques publiques, à savoir CPA, BNA, BEA, BDL, Badr et CNEP-Banque. Cet important fonds propre vaut à la CGCI-PME la première place du paysage national des mécanismes de garantie du risque bancaire. Cette institution envisage même d'absorber le Fonds de garantie des crédits aux petites et moyennes entreprises (Fgar) qui a la même vocation que la CGCI-PME, selon ce responsable. Il faut dire que même si les garanties offertes par cette institution, restent encore modestes, il n'en demeure pas moins que les résultats enregistrés jusque-là témoignent de son apport significatif pour la reconstitution d'un tissu performant de petites et moyennes entreprises. "L'élargissement du champs d'action de la CGCI-PME, en octroyant des garanties à des crédits bancaires allant jusqu'à 300 millions de dinars donne plus d'éligibilité aux investisseurs et encourage par la même les banques", estime M. Ghazi, ajoutant que les dossiers rejetés sont des demandes qui ne satisfont à aucune des conditions d'éligibilité.