Le principal objectif du gouvernement demeure la diversification de l'économie nationale, largement dépendante des recettes en hydrocarbures. C'est en tout cas, ce qui ressort de l'exposé portant déclaration de politique générale présenté par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, jeudi dernier à l'APN. Il s'agit, en premier lieu, a souligné Ouyahia, du développement de l'agriculture. Ce créneau bénéficiera, chaque année, d'un appui de 200 milliards de dinars afin de porter son taux de croissance à hauteur de 8 %. L'appui à l'agriculture sera accompagné de la sécurisation des exploitants des terres agricoles et d'un vaste programme pour assurer les intrants et les engins requis à l'agriculture. Il a annoncé, en outre, la mise en place d'un " dispositif efficace " pour la régulation des produits agricoles. Le Premier ministre a reconnu, toutefois, que le ratio de la subvention publique à l'agriculture reste inférieur, comparativement au soutien accordé à ce secteur vital dans les pays développés. Ces subventions, a-t-il ajouté, augmenteront au fur et à mesure que les productions agricoles, notamment stratégiques, s'améliorent. Le deuxième pari du gouvernement consiste à relever à 10 %, la part de l'industrie dans la valeur ajoutée globale, au lieu de 5 % actuellement. Les entreprises publiques disposant encore d'une part de marché seront remises à niveau par l'Etat propriétaire et accéderont au financement bancaire nécessaire à leur développement. Les PME, quant à elles, bénéficient, selon le Premier ministre, d'un arsenal de dispositions pour leur garantir l'accès aux crédits bancaires et bénéficier de mesures d'allègement fiscale. Les entreprises algériennes, a-t-il souligné, sont désormais éligibles à une marge préférentielle pouvant aller jusqu'à 25 % sur la commande publique. Les entreprises nationales vont bénéficier, également, du répit dans la levée des protections tarifaires que le gouvernement a engagé en concertation avec ses partenaires de la zone arabe de libre-échange et de l'Union européenne. L'autre principal pari du gouvernement traite du chômage que le plan quinquennal préconise de réduire à moins de 10 % à l'horizon 2014. La réalisation de cet objectif est préconisée justement à travers la réussite des paris précités, à savoir le développement de l'agriculture et de l'Industrie. Le programme quinquennal 2010-2014, rappelons-le, prévoit la création de 3 millions de postes de travail. Signalons, enfin, que le Premier ministre n'a pas manqué d'affirmer que le gouvernement tient toujours à son choix de " patriotisme économique ". Il a avancé, à cet effet, que la règle 51/ 49 sera maintenue puisqu'elle ne constitue nullement un obstacle pour les investisseurs étrangers sérieux. Plus loin encore, il a rappelé que le nouveau code des marchés publics dispose, que désormais, toute entreprise étrangère désireuse de soumissionner pour un contrat public de biens ou de services en Algérie, devra accompagner son offre d'une proposition de participation à la modernisation d'une entreprise nationale. L'Algérie n'a pas besoin de capitaux étrangers pour lancer des investissements. L'Algérie, a déclaré Ouyahia, cherche, à travers les projets de partenariats avec les compagnies étrangères, d'assurer un certain niveau de transfert de savoir-faire vers notre pays. "L'Algérie n'a pas besoin prioritairement actuellement de capitaux étrangers, mais elle est cruellement en manque de savoir-faire, de technologie, de management moderne et de partenaires à même d'ouvrir demain d'autres marchés à des productions en association", a déclaré M. Ouyahia, qui a rappelé que l'Algérie "offre à ceux qui sont disposés à l'accompagner dans son développement des avantages nombreux". Il s'agit, entre autres, d'"un marché solvable et important" renforcé par une dépense publique d'investissement de plus de 280 milliards de dollars sur cinq ans et d'autres "avantages comparatifs certains", en coût d'énergie, de main-d'œuvre qualifiée et même de charge fiscale inférieure à celle des pays développés. Mais, en retour, ajoute le Premier ministre, "l'Algérie attend des investissements mixtes qui seront réalisés chez elles, le recours aux biens et aux services locaux, le développement du taux d'intégration nationale, le réinvestissement de la contrepartie des avantages fiscaux obtenus et la réalisation de balances en devises positives, d'abord par une substitution aux importations et ensuite par une exportation de productions sous leur propre label".