Des combats entre l'armée somalienne et les islamistes ont fait 20 morts dans le sud-ouest du pays, près de la frontière kenyane, a annoncé vendredi un responsable gouvernemental. Douze personnes ont été blessées selon un témoin. Le colonel Barre Aden Shire, commandant des forces pro-governementales dans le district de Beled-Hawa, a expliqué que les combats entre ses hommes et le groupe d'insurgés le plus puissant, Al-Shabab, ont débuté jeudi et se sont soldés par la victoire des forces gouvernementales. La plupart des victimes sont des combattants de Beled-Hawa. "Les forces ennemies nous ont attaqués en grand nombre pour tenter de reprendre la ville. Nous nous sommes brièvement retirés de la ville afin de minimiser les pertes civiles, puis nous avons reattaqué et nous les avons battus". Le Commissaire pour la paix et la sécurité de l'Union africaine (UA), Ramtane Lamamra, a exprimé, jeudi à New York, l'inquiétude de l'Union africaine sur la dégradation de la situation politique en Somalie, soutenant que l'UA veillera à mobiliser la communauté internationale pour qu'elle joue pleinement son rôle. M. Lamamra s'exprimait devant le Conseil de sécurité qui a examiné la situation en Somalie, une semaine après que le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine l'eut invité à prendre une série de mesures visant à renforcer l'AMISOM et à garantir son financement, à imposer un blocus naval et une zone d'interdiction de survol et à prendre de nouvelles mesures de lutte contre la piraterie. Dans son intervention, le diplomate algérien a décrit une situation politique qui s'est dégradée à la suite des tensions au sein du gouvernement fédéral de transition et de l'incapacité des institutions transitoires à s'acquitter de leurs obligations aux termes du Processus de Djibouti, entraînant la démission du Premier Ministre, Omar Abdirashid Sharmarke, le 21 septembre. Il a toutefois pris note de la nomination d'un nouveau Premier ministre et a dit attendre la formation d'un nouveau gouvernement représentatif et sa confirmation rapide par le Parlement. Il a, par ailleurs, rappelé que la situation à Mogadiscio et dans le reste du pays restait inacceptable et qu'elle était marquée par des violences de toutes sortes, y compris des attaques contre la population, le Gouvernement fédéral de transition et l'AMISOM, qu'il a attribuées aux milices Al Chabaab et Hizbul al-Islam, ''avec le soutien actif d'éléments étrangers''. L'Union africaine est très préoccupée de l'extension du conflit par delà les frontières, illustré par l'attentat de Kampala du 11 juillet, a-t-il ajouté. En outre, M. Lamamra a souligné que la situation humanitaire était particulièrement préoccupante, du fait des attaques des milices contre les institutions et les travailleurs humanitaires, des restrictions d'accès ainsi qu'un financement insuffisant. Il a également estimé que les propos du Secrétaire général sur la Somalie traduisaient un engagement renouvelé et sans faille en faveur d'une solution durable à deux décennies de souffrances du peuple somalien, rappelant que cette séance du Conseil de sécurité prenait place une semaine après la séance au niveau ministériel du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, à Addis-Abeba, le 15 octobre, qui avait permis de prendre des décisions à long terme dont la mise en œuvre dans les délais permettra de modifier la situation sur le terrain et d'aider le peuple somalien à ouvrir un nouveau chapitre, plus pacifique, de son histoire.