La deuxième session du Conseil d'association UE-Algérie s'ouvre aujourd'hui au Luxembourg. La délégation algérienne est conduite par M. Mohamed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et comprendra un grand nombre de responsables de haut niveau des différents départements ministériels algériens. Cette seconde rencontre du genre sera consacrée à l'examen de la situation des différents groupes de travail, notamment le groupe de travail sur l'énergie. Rappelons que l'Algérie et l'UE sont, après avoir signé l'accord d'association, convenus, à la faveur des nouveaux développements dans le marché mondial de l'énergie, d'un protocole additionnel dans ce domaine qui est devenu l'un des principaux volets de la coopération institutionnelle. Il faut dire aussi que dans le domaine de la coopération énergétique, l'UE considère qu'un partenariat stratégique est une "priorité de premier plan" avec l'Algérie qui fournit 25% des importations gazières de l'UE, une quantité qui va pratiquement doubler avec la mise en service dans les prochaines années des gazoducs sous-marins vers l'Espagne et l'Italie. "Les potentialités algériennes en énergie sont énormes et devraient jouer un rôle-clé dans la sécurité énergétique de l'UE", estime-t-on à Bruxelles. La nouvelle politique européenne de l'énergie adoptée en mars 2006 par le Conseil européen (la plus haute instance de l'UE), reconnaît à l'Algérie "un rôle stratégique croissant" notamment en matière de gaz naturel liquéfié (GNL), une des priorités de la politique énergétique européenne et appelle, depuis, à la mise en place d'un partenariat énergétique. Dans sa volonté de diversifier dans les plus brefs délais ses fournisseurs d'énergie pour parer à toute carence de livraison, l'exécutif européen a lancé des discussions techniques avec le ministère algérien de l'énergie. La dynamique insufflée par ce rapprochement a abouti à l'accélération de la mise en œuvre des projets gazoducs Melgaz et Galci. L'accord de partenariat stratégique dans le secteur énergétique entre l'Algérie et l'Europe semble donc en bonne voie de concrétisation, d'autant que le froid qu'a installé l'éventualité de la création d'une Opep du gaz entre les deux parties a été dissipé par le chef de la délégation de la Commission européenne en Algérie, l'Allemand Wolfgang Plasa, qui a déclaré en début de ce mois que l'Europe n'est pas inquiète de l'éventualité d'une Opep du gaz naturel puisque le prix du gaz est indexé sur celui du pétrole. L'Algérie et l'EU ambitionnent donc de trouver un accord sur des objectifs et des ambitions communs sur la politique énergétique. Un accord qui devrait consacrer le principe de la réciprocité. Il est clair que l'EU a, depuis un certain temps, pris conscience de l'importance de l'Algérie quant à son approvisionnement énergétique. En effet, des infrastructures gazières relient déjà les zones de production sud-méditerranéennes aux centres de consommation européens en transitant par des pays méditerranéens. Le gazoduc Maghreb-Europe partant de l'Algérie, traversant le Maroc et desservant l'Espagne et le Portugal, et le gazoduc partant de l'Algérie, passant par la Tunisie et desservant l'Italie, connaissent des expansions de capacité. L'Algérie s'est, par ailleurs, fixée comme objectif d'exporter 85 Gm3 de gaz à l'horizon 2010. Les infrastructures actuelles seront renforcées par les deux projets : Medgaz et Galsi. Le Medgaz reliera, au début 2009, l'Algérie directement à l'Espagne par voie sous-marine et permettra de livrer du gaz aux autres pays européens. Le projet de gazoduc Galsi reliera l'Algérie au Nord de l'Italie via la Sardaigne.