Selon une récente étude du cabinet de consulting Gredaal, la valeur des services écologiques a été estimée, pour l'Algérie, à 686 millions d'euros en 2005, soit près de 3% de la valeur globale des bénéfices engendrés par les écosystèmes marins méditerranéens et 0,6% du produit national brut enregistré la même année. Les activités économiques contribueraient pour 25 % de la valeur des bénéfices générés, avec une forte prééminence pour les activités de pêche et l'immobilier. Mais les bénéfices liés à la régulation du climat (Absorption du gaz carbonique) restent, de loin, les plus importants (29 % Il faut savoir qu'avec un linéaire littoral de 1200 km l'Algérie fait partie des pays méditerranéens dont l'écosystème marin génère une valeur de bénéfice importante et présente, de ce fait, un potentiel économique indéniable. En effet, dans un rapport récent publié par le Plan Bleu, des experts ont procédé à l'évaluation de la valeur des flux financiers issus des actifs environnementaux constitutifs des écosystèmes marins naturels. Les bénéfices des services rendus par ces écosystèmes ont été évalués selon la comptabilité économique et environnementale de l'Organisation des nations Unies (ONU). Selon Gredaal, cinq écosystèmes ont été pris en considération dans le calcul des services rendus à la société : les herbiers de posidonies (Posidonia oceanica), les concrétions coralligènes, les fonds rocheux à algues photophiles, les fonds à substrats meubles et la mer du large (au-delà de 100 m de profondeur). Les bénéfices liés à la production de ressources halieutiques ont été évalués à partir des données issues du secteur de la pêche et de l'aquaculture. Les bénéfices rattachés à la fourniture de supports récréatifs ont été évalués à partir des données sur les loyers immobiliers, l'hôtellerie et la restauration ainsi que le tourisme. Les bénéfices liés à la régulation du climat ont été estimés à partir de la capacité d'absorption du gaz carbonique anthropique valorisée au prix de la tonne de CO2 (marché européen d'échange de quota en 2005). Les bénéfices liés à l'atténuation de l'érosion ont été évalués sur la base de la fraction du linéaire côtier exposé à ce risque et où les herbiers à posidonies sont efficaces, les bénéfices étant valorisés par le coût de remplacement d'ouvrages de protection. Enfin, les bénéfices inhérents au traitement des rejets par les écosystèmes marins ont été valorisés en observant une valeur tutélaire correspondant à une situation pour laquelle les rejets sont conformes à une norme environnementale.