Le rythme de la reprise économique mondiale a ralenti depuis le début de l'année, et ce ralentissement est plus prononcé que prévu dans les pays de la zone OCDE, selon un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publié mercredi. "La reprise mondiale demeure fragile mais est globalement sur les rails", selon ce rapport publié dans la perspective du sommet du G20 à Séoul des 11 et 12 novembre. La croissance de l'activité et des échanges commerciaux s'est affaiblie depuis le début de l'année, en raison de l'extinction des plans de relance, et, dans la zone OCDE qui réunit les pays les plus riches de la planète, ce ralentissement "est plus prononcé que prévu", souligne le rapport. L'OCDE table désormais sur une croissance de 2,5% à 3% pour sa zone cette année, de 2% à 2,5% en 2011 et de 2,5% à 3% en 2012. Dans ses dernières prévisions fin mai, l'organisation pronostiquait une croissance de 2,7% en 2010 et 2,8% en 2011 dans la zone OCDE. Le taux de chômage, prévu entre 8 et 8,5% en 2010, devrait rester élevé dans la zone, à 7,25% fin 2012 après avoir culminé à 8%-8,5% en 2010, selon l'OCDE. "Aux Etats-Unis et dans les pays disposant d'une marge de manoeuvre fiscale plus importante, ou de davantage de liens avec les pays émergents, la croissance sera plus vigoureuse", mais seulement à compter de 2012, selon l'OCDE. Ainsi, l'Organisation prévoit dans ce pays une croissance comprise entre 2,5% et 3% cette année, 1,75% et 2,25% en 2011 avant une croissance plus forte en 2012, comprise entre 2,75% et 3,25%. En 2012, la croissance des pays de la zone euro n'atteindrait que 1,75% à 2,25%, selon l'OCDE. Celle du Japon serait encore plus faible, comprise entre 1% et 1,5%. L'OCDE s'alarme par ailleurs des niveaux de dettes et de déficits publics, devenus, selon elle, "insupportables". "La simple stabilisation des niveaux de dettes dans la plupart des pays va exiger un effort historique de réduction compris entre 6% et 9% du produit intérieur brut (PIB)", a souligné le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria au cours d'une conférence de presse. "Mais en réalité il faudra consentir un effort encore plus important pour ramener la dette à des niveaux acceptables", a-t-il ajouté. Elle a aussi préconisé une coordination des politiques de réduction des déséquilibres mondiaux, en soulignant le risque de voir des interventions unilatérales sur les marchés de change déclencher des réactions protectionnistes. "La tâche à laquelle se trouvent confrontés les responsables politiques est le passage d'une politique de lutte contre la crise à une politique qui permette de rétablir la confiance et la stabilité", résume l'OCDE, ajoutant que "tous les grands leviers de la politique économique - budgétaire, structurel, financier et monétaire - doivent être utilisés d'une façon parfaitement cohérente". Sur le plan des politiques monétaires, "du fait de la faible croissance aux États-Unis et dans la zone euro, et en espérant que les attentes concernant les niveaux d'inflation soient bien fondées, la normalisation des taux d'intérêt ne devrait véritablement se réaliser qu'à partir du premier semestre de 2012, à un rythme permettant à la politique monétaire de rester accommodante". L'OCDE publiera le 18 novembre ses prévisions économiques détaillées.