L'un des invités de marque du Salon international du livre d'Alger qui s'est clôturé hier, est incontestablement le très réputé journaliste français Patrik Poivre d'Arvor ou PPDA si vous préférez. Ce n'est pas la première fois qu'il vient chez nous puisque PPDA a déjà animé en 2003 une conférence à Alger à l'occasion de la tenue de "l'Année de l'Algérie en France ". Egal à lui-même, l'invité du Sila a rencontré le public à la faveur de la présentation de son livre "Un mot de vous mon amour : anthologie de mes lettres" qu'il a d'ailleurs très bien vendu. Selon lui, la " littérature algérienne est passionnante, ce qui explique ma présence ici à Alger à l'occasion du SILA", a indiqué Poivre d'Arvor.Il a fait savoir qu'il a eu déjà à rencontrer et interviewer des écrivains algériens comme les regrettés Kateb Yacine et Mohamed Dib ainsi que Rachid Mimouni et Rachid Boudjedra, affirmant que la production littéraire en Algérie aujourd'hui est "vivace et enrichissante". Il a également confié qu'il est un "admirateur" du regretté chanteur Matoub Lounès qu'il avait reçu sur le plateau de la télévision à l'époque où il présentait le journal télévisé. Poivre d'Arvor a, en outre, qualifié la presse algérienne de "variée", relevant qu'"elle bénéficie d'une liberté de ton". Originaire de Reims, Poivre d'Arvor a écrit son premier roman à l'âge de 17 ans et ne l'a publié qu'en 1981. Ayant été présentateur de journaux télévisés, d'émission et de magazines, il a expliqué qu'il consacre la journée à son métier (journalisme) et la nuit à l'écriture. Il a ainsi considéré que présenter le journal télévisé était "éphémère", alors que l'écrit "dure et reste", comparant les livres à "des pousses que l'on sème et qui finiront par pousser ailleurs et n'importe où". Faisant ainsi le lien avec son dernier ouvrage "Un mot de vous mon amour : anthologie de mes lettres", il a expliqué qu'il s'agit d'un recueil de lettres d'amour différentes de celles d'aujourd'hui qui sont envoyées par SMS (messages par téléphone portable) ou sur les réseaux sociaux via l'Internet. Il a fait référence aux lettres d'amour qu'envoyait l'écrivain Victor Hugo à Juliette Drouet et à plusieurs de ses maîtresses. "En tout, Victor Hugo aura envoyé 20.000 lettres d'amour". "C'est un plaisir et un délice de découvrir que le grand écrivain Victor Hugo se faisait appeler (Toto) par une de ses maîtresses et de découvrir ainsi le côté juvénile et enfantin de ses correspondances", a estimé le journaliste. Il a également évoqué le courrier entre les soldats, qui étaient au front, avec leurs bien-aimées durant, notamment la Première Guerre mondiale (1914-1918), estimant que ces missives "sont agréables à découvrir, à lire et à relire". Pour ce qui est de la littérature arabe et orientale, il considère "Les mille et une nuits" comme une oeuvre "magnifique et sensuelle où beaucoup d'amour est exprimé". "Les mille et une nuits demeurent d'actualité avec des textes audacieux et toujours modernes", a-t-il dit. Auteur d'une soixantaine d'ouvrages, Poivre d'Arvor qui a eu à présenter le journal télévisé pendant une trentaine d'années, a été marqué lors de sa jeunesse par le livre "Le petit prince" de Saint-Exupéry et "Le vieil homme et la mer" d'Ernest Hemingway. Un écrivain a qui il consacrera d'ailleurs un prochain ouvrage de recherche.