L'Europe fait face à son union et doit recourir à l'immigration. Le constat a été fait, hier, par le directeur général du Fonds monétaire international. Dominique Strauss-Kahn estime que "la zone euro ne peut atteindre son véritable potentiel avec un patchwork déroutant de marchés du travail segmentés" et clame, à propos du marché européen du travail, que "des réformes nécessaires pourraient être accélérées en harmonisant les législations au sein de la zone euro". Il dira, à ce sujet, qu'"il est temps de mettre sur un pied d'égalité les travailleurs européens, notamment en ce qui concerne la taxation de la main-d'œuvre, les systèmes de prestations sociales et de portabilité et les législations sur la protection de l'emploi. Là où il y a des pénuries de travailleurs qualifiés, les pays européens devraient recourir à l'immigration pour combler leurs besoins". En expert économiste, Dominique Strauss-Kahn estime que "cela a du sens d'avoir recours à l'immigration pour gérer des problèmes de qualification comme cela s'est fait en Amérique du Nord". Longtemps considéré comme ce "pique assiette" venu prétendre au pain des Européens, le travailleur immigré a été tout au long des siècles "crucifié" par les discours politiques électoralistes générant une xénophobie dévastatrice. Jamais reconnu comme une véritable force ouvrière ni d'un apport positif, l'immigré, qu'il soit africain, arabe, asiatique ou sud-américain, fut la cible de toutes les chasses à la sorcière. Ils sont près de 50 millions de personnes d'origine étrangère à vivre dans l'Union européenne. Une union qui aurait souhaité être une forteresse imprenable. Mais, la réalité du terrain et l'économie ne semblent pas adhérer à cette chapelle et ne répondent qu'à des projections supra objectives où la considération de l'être ne se fait pas sur la base de ses origines mais de son savoir-faire. D'ailleurs, le déséquilibres économiques entre les Etats membres pousse "l'Union européenne à trouver une solution et faciliter les flux de main-d'œuvre si elle veut résoudre un grave problème de croissance", a souligné le directeur général du Fonds monétaire international. La messe est dite et l'on ne peut interdire le flux humain, vecteur séculaire du savoir et de la connaissance.