Le directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a jugé aujourd'hui que l'économie mondiale d'après-crise ne pourrait pas ressembler à celle d'avant crise, lors d'une conférence à Francfort (ouest de l'Allemagne). "Nous devons résoudre les problèmes un par un et imaginer le prochain système, qui ne pourra être basé que sur la coopération", a-t-il fait valoir. Concernant plus particulièrement la zone euro, dans la tourmente pour cause de nouvelle crise budgétaire de l'un de ses membres, l'Irlande, M. Strauss-Kahn a jugé que "les intérêts nationaux peuvent être en conflit avec ceux de la zone euro dans son ensemble". Mais les membres de cette zone "doivent travailler ensemble" et comprendre que "plus on devient grand", plus la responsabilité doit être partagée, a-t-il souligné. M. Strauss-Kahn a par ailleurs répété que "soutenir la croissance (était) absolument nécessaire même si cela a des effets secondaires".Reçu jeudi à l'Elysée, le directeur du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, ne partage pas le même calendrier que Nicolas Sarkozy en matière de réforme du système monétaire. S'il a des idées, le patron du FMI a assuré qu'il n'y avait pas urgence. Sarkozy veut au contraire accélérer les choses l'année prochaine. La France a fait de la réforme du système monétaire international l'une des priorités de sa présidence du groupe des pays riches et émergents du G20. Au sommet prévu à Cannes en novembre 2011, elle s'attend à être jugée sur ses résultats. Le plan de Nicolas Sarkozy pour la présidence française du G20. Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn ont eu l'occasion d'échanger leurs points de vue sur la question lors d'une rencontre à l'Elysée mercredi. A l'issue de cette entrevue, le directeur du FMI exprimait ce que certains verront comme des doutes, d'autres comme un encouragement : "Le programme tel qu'il se dessine est un programme ambitieux". Le FMI n'a pas le même sens de l'urgence. Régulièrement, Dominique Strauss-Kahn soutient que le système monétaire centré autour du dollar est loin d'être désuet. "Apparemment le dollar est toujours la monnaie de réserve la plus importante, et la devise à laquelle les gens font confiance au final", déclarait-il dans un entretien publié jeudi par l'hebdomadaire allemand Stern. "Nous irions mieux, bien sûr, si nous développions un système avec plusieurs monnaies de réserve : l'euro, le yen, peut-être même le yuan chinois ou les Droits de tirages spéciaux du FMI (...) Un tel système serait meilleur. Mais la réalité a l'air assez différente", signalait-il. Dominique Strauss-Kahn peut compter sur l'expertise de ses fonctionnaires internationaux quand il affirme que le FMI a pour rôle "de servir de boîte à outils au G20".