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“Il faut renforcer le partenariat dans le conditionnel et l'emballage”
Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture et du Développement rural au Maghreb
Publié dans Le Maghreb le 22 - 11 - 2006

Dans l'interview qu'il nous a accordée, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Saïd Barkat, est revenu sur la polémique qui a entouré la hausse des prix de la pomme de terre et a dénoncé la non-régulation du marché qui a eu pour conséquence le fait que 13 000 tonnes de pommes de terre ont pourri dans des chambres froides dans une des wilayas du pays.

Le Maghreb : L'Algérie a abrité le 10e congrès des hommes d'affaires arabes. A quel niveau se situe, selon vous, Monsieur le ministre, l'importance de cet événement et quelles opportunités offrent le secteur de l'agriculture ?
M. Saïd Barkat : C'est une occasion importante, les conditions de l'investissement se sont améliorées en Algérien, à cette occasion on se souvient des années où l'Algérie était marginalisée et abandonnée par les voisins, les amis et les investisseurs, mis à part dans le secteur pétrolier. Maintenant les choses sont revenues à la normale. Les conditions sont favorables à l'investissement étranger et ce, grâce aux réformes entreprises sur les plans économique et financier. Nos frères arabes investissent généralement dans le commerce et l'hôtellerie. En ce qui concerne l'agriculture, l'intérêt arabe pour ce secteur est très faible. Franchement, nous leur avons proposé des projets à plusieurs reprises, mais cela ne les a pas intéressé. Il faut dire que les hommes d'affaires arabes n'accordent pas beaucoup d'importance au secteur de l'agriculture, pas uniquement en Algérie mais dans d'autres pays arabes également.

Est-ce les conditions dans lesquelles évolue le secteur de l'agriculture en Algérie qui pose problème ?
Non, en aucun cas. Il faut dire que les investisseurs arabes sont beaucoup plus intéressés par la commercialisation et l'industrialisation des produits agricoles mais l'agriculture en elle-même ne les intéresse pas, que ce soit en Algérie ou dans d'autres pays d'ailleurs. Nous leur avons proposé d'exploiter des milliers d'hectares dans le Sahara sans que n nous recevions une réponse positive. Il y a eu un investisseur qui s'est manifesté, mais qui a très vite abandonné. Il en reste néanmoins que notre secteur est toujours ouvert à l'investissement étranger et si des investisseurs sont intéressés d'entrer en partenariat avec les Algériens, ils sont les bienvenus. Ils peuvent investir dans le conditionnement des produits agricoles ou bien dans les réseaux de distribution et de commercialisation. Ils pourront également exporter vers l'Europe. Il reste la filière de l'emballage des produits agricoles. Des projets pourraient d'ailleurs être montés en partenariat avec les Algériens. Il faut dire que les investisseurs arabes ont des connaissances plus approfondies des pays où les produits algériens pourraient avoir du succès et de leurs besoins. Ils ont plus d'expérience et de savoir-faire dans le domaine du marketing et ont des associés étrangers avec lesquels ils peuvent traiter des affaires. Par contre, en Algérie on a pu améliorer nos capacités de production, mais nous avons des lacunes pour tous ce qui est conditionnement, emballage et exportation. Ce qui me laisse dire que si nous voulons bénéficier de l'expérience des investisseurs arabes, j'opterai pour le partenariat dans les filières à l'exportation. Je n'ai pas remarqué une volonté de leur part pour investir dans l'agriculture ; pour l'instant il n'y a que des Algériens qui oint commencé.

Alors, on peut dire que pour l'instant il n'y a pas d'investissement étranger dans le secteur de l'agriculture en Algérie ?
Oui, effectivement, c'est pour cela que j'affirme que l'Algérie devrait prendre en charge elle-même ce secteur. Et comme je l'ai déjà dit, les Algériens devraient opter pour le partenariat avec les investisseurs arabes pour pouvoir profiter de leur expérience pour ce qui est des structures d'exportation de produits agricoles et de leurs partenaires à l'étranger, plus que ça je ne vois pas autre chose. Mais les choses peuvent changer avec le temps s'ils découvrent la réalité des opportunités qu'offre ce secteur. Il faut savoir que les hommes d'affaires arabes s'intéressent à l'industrie et aux nouvelles technologies dans lesquelles l'investissement rapporte beaucoup d'argent ainsi qu'à l'hôtellerie et aux banques. Nous, nous voulons que les investisseurs arabes entrent en partenariat avec les Algériens et qu'ils se stabilisent en Algérie. Il y a le cas d'un investisseur du Qatar qui s'est installé au sud de Ghardaia et qui dispose actuellement de 1100 hectares, surface qui est insignifiante par rapport aux milliers d'hectares qu'on met entre les mains des investisseurs. Il y a le soleil, l'eau, le marché interne, le marché européen est proche mais ils ne peuvent pas investir.

Pour ce qui est du prix de la pomme de terre, on s'attendait à une baisse en novembre, mais il reste toujours élevé. Quelles sont, à votre avis, les raisons ?
Le prix de la pomme de terre est raisonnable, il faut que le simple citoyen comprenne que chaque saison a ses légumes et ses fruits, et que les prix fluctuent en fonction de la disponibilité du produit. Celui-ci change donc d'une saison à l'autre. Pour la pomme de terre, il y avait uniquement trois wilayas qui la produisaient. Maintenant, il y a 27 wilayas qui en produisent. Nous sommes classés à la première position dans le Maghreb de la pomme de terre. Néanmoins, la consommation de ce produit a doublé pour chaque habitant. Les prix sont arrivés à 100 DA à la fin du mois d'octobre parce qu'on s'est retrouvé hors d'une saison de production. Même si le prix apparaît cher pour les citoyens, la qualité de la pomme de terre est bonne et ceci comme hors saison. Il faut également prendre en considération le fait que le marché n'est pas surveillé et n'est pas réglementé. Le marché doit être réorganisé, est-ce que c'est le ministère de l'Agriculture qui est le responsable ? non. Il est tenu d'accompagner la production et son amélioration mais la vente, le stockage et la régulation restent du ressort de plusieurs départements comme le commerce, les transports, l'intérieur et autres. La régulation est la responsabilité d'autres départements ministériels. Je me pose une question : où sont les marchés de gros, on n'est pas responsable de ce segment, on est responsable de la production et cette dernière est présente. C'est vrai que la pomme de terre est chère, mais nous sommes en dehors de la saison de production ; néanmoins, le prix reste abordable par rapport à celui enregistré à l'étranger. On remarque que les Algériens n'ont pas importé ce produit et pourtant la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne permet une importation de ce produit sans contingent. L'explication est simple : le prix de la pomme de terre algérienne reste abordable par rapport au produit venant d'Europe, sans oublier le fait qu'il est bien supérieur en termes de qualité.

Et pour la réglementation du marché ?
La réglementation des marchés de gros ne dépend pas du ministère de l'Agriculture. Je me demande d'ailleurs pour quelle raison on n'envoie pas des inspecteurs contrôler les chambres froides et notifier l'état des stocks, d'autant plus qu'on a prévenu tous les départements concernés qu'à partir du 15 novembre la pomme de terre serait disponible et elle l'est. Je me demande également pourquoi on ne parle que de ce produit et pas des autres. Le problème est clair : il n'y a pas de réglementation et il n'y a pas de contrôle. Et pour preuve, deux spéculateurs ont stocké des quantités importantes de pommes de terre sans qu'ils soient inquiétés. Un cas tout à fait édifiant, 13 000 tonnes de pommes de terre ont été découvertes pourrissant dans des chambres froides dans une wilaya. C'est incroyable ! On doit créer le maximum de marché de gros et aider les communes et les privés à Les créer et là on pourra réguler le marché. On pourra savoir ce qui entre et ce qui sort. Et le département du commerce pourra réguler. Il faut dire que le problème de la disponibilité ne se pose pas puisqu'on a un surplus de production qu'on exporte. 15 000 tonnes ont été exportées vers la Tunisie à partir de la wilaya d'El-Oued. Les Tunisiens n'ont pas trouvé le prix cher et ont également apprécié la qualité de notre produit. Par contre, le citoyen algérien veut que le produit soit disponible toute l'année et sans fluctuation. Pourquoi on ne parle pas du prix de la viande et autres produits qui ont connu une baisse dans les prix ! Je rassure les citoyens que le prix de la pomme de terre atteindra un bas niveau à la fin du mois en cours et on pourra on exporter. Aussi, l'exportation concernera tous les légumes pas uniquement la pomme de terre.

Pouvez-vous, Monsieur le ministre, nous donner le montant des exportations en produits agricoles ?
Je ne peux pas me prononcer pour le total des exportations ; par contre, ce que je peux vous dire est que la production nationale qui est d'une valeur de 800 millions de dollars est suffisante et qu'elle couvre les besoins du marché.

Que pouvez-vous nous dire à propos de la polémique qui a entouré les plans d'aide aux agricultures, sachant que certains médias évoquent des anomalies ?
Nous avons enregistré 360 000 dossiers d'exportation agricoles qui ont bénéficié de ces plans d'aide, parmi lesquels 2 % ont enregistré des anomalies qu'on peut considérer comme des tricheries et non des détournements. Il faut également prendre en compte le fait que depuis 6 ans 195,4 milliards de dinars ont été investis dans l'agriculture ; ce qu'a permis à notre agriculture de revenir de loin. La même somme est allée vers trois entreprises qui n'ont pas pu se restructurer jusqu'à l'heure actuelle. C'est de l'argent perdu. La tricherie ne dépasse pas les quelques millions de centimes, chaque semestre on fait une réunion d'évaluation, on fait assister les concernés. On adopte un plan, on n'oblige pas les agriculteurs à planter un produit ou un autre mais on différencie le niveau d'aide pour les pousser à planter un produit et non un autre. Par exemple, pour les pommes on a réduit les aides puisqu'on avait enregistré un surplus de production. Je vous assure que si on arrive à soutenir 500 000 exploitations agricoles, l'Algérie sortira du sous développement agricole définitivement.
Interview réalisée par Nacéra Chenafi


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