A l'heure où une crise de confiance majeure affecte le secteur alimentaire dans sa globalité et, médiatisation aidant, envahit l'opinion publique, la maîtrise de la sécurité alimentaire et la normalisation des processus de production apparaissent comme un enjeu essentiel pour la conquête de la confiance des marchés. Selon le cabinet de consulting Gredaal, la quête de transparence et de traçabilité sur les chaînes alimentaires accroît les exigences des clients pour des produits plus fiables et sécurisés. Aussi, soucieux de sécuriser aussi bien les consommateurs que les producteurs quant aux caractéristiques des produits agricoles commercialisés en Algérie, les pouvoirs publics ont entamé, depuis l'année 2004, un vaste processus d'encadrement juridique des activités de normalisation et de valorisation de la qualité de ces produits. Dans cette veine, s'adossant aux lois 87-17 et 88-08, 04-04 et 08-16 portant respectivement sur la protection phytosanitaire, la santé animale, la normalisation et l'orientation agricole, les planificateurs s'orientent vers la publication d'un décret relatif au système de qualité des produits agricoles. S'inspirant des arrangements de Lisbonne et des textes de l'OMPI, l'avant-projet de décret, actuellement en cours d'élaboration, fixe les règles relatives au système de qualité des produits agricoles et d'origine agricole. A cet effet, il est prévu l'institution d'un comité technique du système de qualité (COTESYQE) intégrant l'ensemble des départements ministériels, des institutions publiques et des organisations professionnelles concernés par la problématique de la qualité des produits agricoles. Les missions assignées COTESYQE sont articulées autour de l'examen et la validation des cahiers des charges référentiels pour l'octroi des appellations d'origine et des indications géographiques contrôlées et la validation des cahiers des charges proposés par les acteurs économiques à l'instar des groupements de producteurs, des transformateurs, des entreprises, des personnes morales et physiques. Le contrôle des signes de qualité des produits agricoles est assuré par un ou plusieurs organismes ou agrées, sur avis du COTESYQE, dont la désignation relève des prérogatives du département ministériel chargé de l'agriculture et du développement rural. C'est le besoin de sécurité qui a suscité l'émergence des premiers standards de l'alimentaire. Il faut savoir aussi, que la production des biens alimentaires engage la responsabilité des acteurs économiques qui doivent fournir la preuve de la mise en place des dispositions assurant la maîtrise de la sécurité des aliments. La normalisation constitue une option pour développer des documents de référence reconnus et harmonisés sur lesquels pourront s'appuyer aussi bien les opérateurs que les pouvoirs publics, conclut le Gredaal.