Le juge a prononcé l'acquittement en faveur des accusés dans l'affaire du naufrage, en novembre 2004, du cargo Bechar de la Compagnie nationale algérienne de navigation (Cnan). Le tribunal criminel près la cour d'Alger avait rendu le verdict, hier, en présence des six mis en cause, en l'occurrence l'ex-PDG de la Cnan, Koudil Ali, le directeur de l'équipement et techniques, le directeur technique des navires, l'inspecteur technique du navire Bechar, le directeur de l'armement des navires et l'ingénieur technique chargé du suivi des navires, qui ont été poursuivis pour "la mise à la disposition du capitaine d'un navire en mauvais état et insuffisamment équipé et la navigation d'un navire dont la validité du titre de sécurité avait expiré". Pourtant, le procureur général a requis, vendredi, la réclusion criminelle à perpétuité pour les six cadres de la Cnan. Le collectif de défense a, quant à lui, précisé, samedi, que les accusés dans l'affaire du naufrage du Bechar "ont été poursuivis sur une mauvaise base, car ne remplissant pas la condition d'armateur du navire prévue par le code maritime" ajoutant que l'article 488 du code en question "fixe des conditions bien précises concernant l'armateur à mettre en cause le cas de naufrage". La défense a, à cet effet, imputé, samedi, le naufrage du navire "aux services de sauvetage qui ont raté leur mission, tout en concluant que la mission a échoué suite aux mauvaises conditions climatiques et d'un manque de moyens", précisant qu'il était possible pour ces services de sauver des naufragés s'ils avaient agi à temps "en mobilisant tous les moyens de sauvetage nécessaires, notamment l'utilisation d'hélicoptères". Par ailleurs, il est à rappeler que le naufrage du Bechar en novembre 2004 a fait 18 morts parmi les membres d'équipage. Le tribunal criminel près la cour d'Alger avait entamé l'examen de cette affaire en octobre dernier avant de le reporter pour "absence des avocats de deux prévenus". Le président du tribunal avait, alors, ordonné la désignation d'avocats d'office pour les défendre. Le tribunal criminel d'Alger avait déjà jugé cette affaire en mai 2006 et condamné 5 accusés à 15 ans de réclusion chacun. Quant au 6e prévenu, l'ingénieur technique chargé du suivi des navires, il avait écopé d'une peine d'une année de prison avec sursis. Les six prévenus avaient introduit un pourvoi en cassation en 2006 auprès de la Cour Suprême.