Le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, affirme que l'Europe n'est pas affaiblie. Selon lui, elle dispose même des instruments nécessaires pour faire face à d'autres crises éventuelles." J'espère qu'on aura au niveau des ministres des Finances un accord unanime (...) Donc on va réagir et je crois que ce sera important pour réduire l'incertitude dans les marchés", a déclaré Jose Manuel Barroso sur Europe 1. Si un autre pays avait des problèmes, l'Union, a-t-il rappelé, dispose d'un fonds d'aide financière. Il souligne aussi que la quasi-totalité des pays de la zone euro ont mis en place des politiques de rigueur pour tenter de rassurer sur l'état de leurs finances. "Nous sommes prêts à faire face à toutes les difficultés et les Etats membres prennent des mesures exceptionnelles avec un grand courage", a-t-il dit. Jose Manuel Barroso s'est refusé à spéculer sur une éventuelle contagion de la crise de la dette à d'autres pays du continent, se disant conscient que toute déclaration était susceptible de nourrir la méfiance. "Je crois que le discours sur la crise alimente la crise (...). Je crois que c'est mon devoir de présenter les questions sérieusement, honnêtement mais sans alimenter certaines rumeurs", a-t-il dit. Selon lui, "certains dirigeants parlent trop" et accentuent ainsi les mouvements des marchés. Interrogé pour savoir s'il serait nécessaire d'augmenter la capacité du fonds d'aide européen mis en place au printemps et doté de 750 milliards d'euros, Jose Manuel Barroso n'a pas voulu se livrer à des "spéculations". "Je ne vais pas faire de spéculations, je laisse la spéculation aux spéculateurs, je trouve que certains dirigeants parlent trop", a-t-il affirmé, sans préciser à quel dirigeant il faisait allusion. "Les responsables politiques doivent rester calmes et ne pas augmenter l'incertitude avec des scénarios" sur la crise, a-t-il ajouté. Jose Manuel Barroso avait déjà critiqué vendredi à Paris les déclarations de certains dirigeants politiques en Europe. Il a réitéré que l'euro était selon lui une monnaie "extrêmement stable", qu'il n'y avait "pas de problème avec l'euro". De même, une sortie de la zone euro de la part d'un pays membre, évoqué par certains commentateurs, est un "scénario inimaginable parce que les coûts seraient insupportables", a-t-il affirmé. Notons par ailleurs que le secrétaire général de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), Angel Gurria a estimé jeudi que l'euro a une longue vie devant lui et la zone euro va continuer à s'élargir, a déclaré jeudi à Bratislava. "De nouveaux pays vont rejoindre à l'avenir la zone euro”, a aussi dit M. Gurria, réagissant à des inquiétudes provoquées par des difficultés que rencontrent actuellement plusieurs pays de la zone. "La zone euro va s'aggrandir et continuera à être le plus grand bloc commercial du monde", a assuré le secrétaire général de l'OCDE.