Le secteur industriel ne participe de manière marginale au produit intérieur brut. D'après les derniers chiffres du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, la contribution du secteur au PIB ne dépasserait pas les 5%, d'où la nécessité de réhabiliter le patrimoine industriel national lequel compte 400 entreprises publiques qui emploient 120 000 travailleurs et de relancer, de fait, la stratégie industrielle. Le projet visait à terme la création de champions économiques. En d'autres termes et sous l'ère Temmar, il s'agissait de créer 9 grands groupes industriels composés de 300 entreprises activant dans l'industrie électrotechnique, l'électroménager, les industries métalliques et métallurgiques, l'industrie mécanique, l'industrie chimique, les produits d'assainissement, le textile, les cuirs et la menuiserie. L'idée semble être relancée. Même si pour l'heure la question demeure du ressort des évaluations à faire dans le cadre du Conseil des participations de l'Etat, la réorganisation du secteur industriel public avance doucement mais sûrement. Il va sans dire que la restructuration, qui touchera certains pans de l'industrie nationale, dépendra pour beaucoup de la situation de chaque secteur et des possibilités du marché ainsi que de l'évaluation experte du CPE, et c'est au terme de cette évaluation qu'on se prononcera pour la restructuration, l'assainissement, la création de nouveaux groupes industriels ou le maintien de certaines SGP. Aussi, pour les secteurs manufacturiers, textile, cuir et bois, le dossier avance, à en croire, du moins, les propos du directeur général du développement industriel au ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Ould Mohammedi. S'exprimant, hier, en marge d'un atelier sur l'habillement, le textile, le cuir et la maroquinerie, organisé dans le cadre d'une rencontre algéro-tunisienne, M. Ould Mohammedi a déclaré que "le portefeuille de toute la manufacture textile, cuir et confection et bois va être réorganisé à travers notamment des opérations d'assainissement, de traitement du passif et le lancement d'investissements". Et de souligner qu'un diagnostic doit être fait en fonction des besoins du secteur pour définir l'enveloppe financière que l'Etat doit consacrer à cette politique de relance. D'ailleurs, le dossier a déjà fait l'objet d'un examen au niveau du ministère et "va être soumis prochainement au Conseil des participations de l'Etat (CPE) ". Il ne s'agit pour l'heure que de restructuration. Mais il faut se remémorer que 4 grands groupes industriels ont été installés l'année dernière. Il s'agit du Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), Saidal, la Société nationale de tabacs et allumettes (SNTA) ainsi que Cosider. Aussi, le groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), qui a été installé en novembre 2009, a bénéficié d'une enveloppe financière de 141 milliards de DA, représentant un crédit à long terme octroyé par le Fonds national d'investissement (FNI) et la BEA. Quant à Saidal, elle a bénéficié d'un crédit de 16 milliards de DA octroyé par le FNI pour le financement de son plan de développement. La SNTA a entamé, pour sa part, son plan de développement avec un autofinancement de 6 milliards de DA. Le groupe Cosider a eu l'aval du Conseil des participations de l'Etat pour son plan de développement dont la mise en œuvre nécessite une enveloppe financière de 31,5 milliards de DA dont 25,7 milliards de DA représentent un crédit octroyé par le FNI. Il faut, néanmoins, préciser que, désormais, les entreprises publiques devront miser sur la performance, sur le recours aux financements sur fonds propres ou aux marchés bancaires et financiers afin de financer leurs plans de développement.