La politique industrielle, jointe au processus d'investissement, mise en application par le gouvernement en référence au programme du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, est l'une des priorités de l'heure indispensable au développement du pays, et par conséquent un domaine clé à la progression de la croissance. La croissance économique a été constante et appréciable depuis 1999, malgré les difficultés passagères du secteur des hydrocarbures. Hors hydrocarbures, la croissance a été de 6,3 % en 2007. Elle termine en 2008 à 6 % pour se maintenir au même taux en 2009. Lors de la présentation du programme du gouvernement au mois de décembre dernier, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a précisé qu'en ce qui concerne le secteur économique public en général, et notamment l'industrie, "il verra la mise en œuvre des mesures découlant de la stratégie industrielle". Dans le même cadre, le Premier ministre a affirmé que : "la stratégie industrielle a été parachevée et sera mise en œuvre à un rythme soutenu notamment à travers la mise à niveau des entreprises publiques disposant d'un plan de charge, et à travers la négociation de partenaires à même de renforcer les capacités en place y compris dans le domaine des services, de sorte que l'industrie locale puisse contribuer davantage à la croissance sur la base de la productivité et de la compétitivité". Sur un autre plan, le secteur de la PME est en train de faire l'objet d'"incitations rationnelles" y compris pour sa mise à niveau, tel que dicté par le président de la République. La stratégie de transformation du système économique, la transformation du cadre de la production et la relance de la production industrielle sont les principaux socles de la stratégie industrielle lancée par le gouvernement. Dans sa politique industrielle, le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements mise sur le déploiement spatial des industries. Une nouvelle vision qui est en train de prévaloir, notamment que la configuration actuelle des zones industrielles ne répond pas à l'évolution de la demande des opérateurs et aux nécessités d'un développement cohérent et intégré. Dans ce contexte, la stratégie industrielle mise en œuvre tend à la création de "poles de croissance" pour les effets d'entraînement, d'économies externes et de synergie qu'ils peuvent générer. Dans ce registre, il est question de la mise en place de zones de développement industriel intégré qui exploiteront la concentration spatiale des activités économiques pour mettre en réseau les entreprises, les structures publiques de régulation et les structures de recherche. Le programme de développement des zones de développement industriel intégré (ZDII) prévoit, à partir de 2009, la mise en place de ZDII à Alger, Blida, Oran, Mostaganem, Sétif, Bordj Bou-Arréridj, Ghardaïa, Hassi R'mel, Annaba, Boumerdès, Tizi Ouzou. Ainsi que des technopoles à Alger, (Sidi Abdallah), Béjaia, et Sidi Bel Abbès, et des zones spécialisées à Arzew, Hassi Messaoud, Skikda et Oran. Par ailleurs, l'Etat semble déterminé à redonner aux zones industrielles existantes leur lustre, et ce à travers leur réhabilitation afin de permettre à l'industrie nationale de se développer davantage. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, a annoncé, il y a deux semaines, que le mois de février verra le lancement des travaux de viabilisation et de remise en état des zones industrielles. Considéré, comme un élément essentiel du développement industriel, l'innovation et son endogénisation sont aussi deux autres fondamentaux incontournables de la nouvelle stratégie industrielle. La maîtrise du processus, qui ne peut-être assurée par les seules forces du marché, nécessite justement l'intervention des pouvoirs publics qui assurent déjà le soutien et la promotion d'une politique orientée vers le développement du progrès technique. Les actions engagées sont déclinées sous forme d'aide et d'incitation des entreprises pour leur permettre de se doter de capacités d'innovation de manière à améliorer durablement leur performance et leur compétitivité. B. Chellali