L'industrie ne participe qu'avec 5% au PIB, et ne représente que 14% de la production de la richesse nationale, ce qui est loin des normes internationales, alors que chaque année la contribution du secteur de l'industrie baisse de 2 à 3%.Selon les statistiques du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements (MIPI), il y a urgence de passer à la relance de l'industrie nationale. Dans ce contexte, le secteur public marchand va occuper une place de choix dans la mise en oeuvre de la nouvelle stratégie industrielle, pour une période transitoire. Cela ne signifie pas que le secteur privé sera écarté, puisqu'il va bénéficier d'une mise à niveau et d'un appui financier de la part de l'Etat. C'est ce qui a été annoncé, hier, par M. Mohammedi, chef de cabinet et M. Rafik Hacen Bouklia, conseiller au niveau du département de M. Temmar.Au cours une table ronde tenue, hier, au forum d'El Moudjahid, consacrée à la place du secteur public marchand dans la nouvelle stratégie industrielle, M. Mohammedi, chef de cabinet au niveau du Mipi a expliqué que la grande place attribuée au secteur public dans cette stratégie est justifié par l'expérience des entreprises publiques dans le secteur industriel. La relance de l'industrie nationale sera basée sur certains secteurs choisis par le gouvernement et considérés comme étant des activités porteuses, notamment la pétrochimie aval, les engrais et les matériaux de construction. A noter que 27 études de positionnement des secteurs seront lancées prochainement afin de connaître le niveau de compétitivité des entreprises publiques.La contribution du secteur public sera basée sur le redéploiement ou bien la réorganisation du secteur public marchand adopté déjà par le gouvernement. A ce titre, M. Mohammedi a annoncé que le groupe de travail chargé de ce dossier a achevé son travail et élaboré des recommandations concernant la réorganisation du secteur public marchand, laquelle sera validée par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) lors de sa prochaine réunion prévue pour la semaine prochaine, afin que sa mise en œuvre soit lancée.Il y a lieu de souligner que le secteur public est composé de 27 SGP en plus de 7 entreprises non affiliés aux SGP, dont la SNVI, SNTF, Saidal. A partir du choix des activités industrielles porteuses et celles non porteuses il sera créé, selon les explications de M. Mohammedi, trois types d'entreprise ; les SPE (sociétés de développement économique), qui seront des champions industriels et se consacreront aux activités porteuses, notamment, la pétrochimie, les matériaux de construction, les engrais et la sidérurgie. Ces sociétés seront appuyées directement par l'Etat pour pouvoir affronter la compétitivité extérieure, elles sont également ouvertes au partenariat national et international.Il sera question également de la création de SPI (sociétés de promotion de nouvelles activités) qui auront à se spécialiser dans les activités porteuses. Et enfin, la mise en place de SPP (Sociétés de privatisation et de partenariat), lesquelles remplaceront les actuelles SGP ; elles seront consacrées aux activités non porteuses. Six centres techniques seront également créés, dont 3 pour l'agroalimentaires, 2 pour l'électricité et l'électronique et enfin un centre pour le packaging.Les économistes invités à participer à cette table ronde, respectivement M. Yaalaoui et M. Amrani, ont soulevé l'absence d'espace de concertation, de mise à niveau de la nouvelle stratégie industrielle ; l'absence d'une production compétitive, l'absence sur le marché international et également les conditions de succès, dont l'ingénierie, les contraintes du système bancaire et financier, l'afflux des produits contrefais sur le marché national. Ils ont également qualifié l'aide financière concernant les SPP comme étant de la socio - gestion. Ils ont mis l'accent sur l'importance des secteurs du cuir et du textile classés par les pouvoirs publics comme des activités non porteuses. Ils ont également insisté sur la nécessaire dépénalisation des actes de gestion.Dans ce contexte, les représentants du MIPI ont reconnu que les problèmes liés au système bancaire et financier sont majeurs, estimant que la création d'une société de financement des investissements aux côtés du FGAR et les autres institutions aura à faciliter l'acte d'investir. Pour ce qui est des secteurs du cuir et du textile, M. Bouakli, conseiller au MIPI a expliqué que le choix des secteurs n'est pas justifié par l'importance de la demande, mais il y a d'autre indices de compétitivité. M. Bouakli a également annoncé qu'un projet portant sur l'innovation sera soumis prochainement au gouvernement.