Les contrats à terme sur le pétrole brut affichaient une légère hausse vendredi, mais les opérateurs restent prudents avant la publication à 14h30 des chiffres de l'emploi non agricole aux Etats-Unis. Les indicateurs macroéconomiques meilleurs que prévu et l'atténuation des craintes concernant les dettes souveraines dans la zone euro ont joué un rôle décisif dans le rebond de 5% des cours du pétrole cette semaine, et ont entraîné le contrat sur le Brent à son plus haut niveau en 26 mois. A 13h31, le contrat de janvier sur le Brent gagnait 30 cents sur l'ICE, à 90,99 dollars le baril, après être monté jusqu'à 91,13 dollars le baril. Le contrat de janvier sur le brut coté au Nymex avançait de 13 cents, à 88,13 dollars le baril. Les analystes notent que la hausse des cours a également été soutenue par de solides fondamentaux. Les basses températures enregistrées en Europe ont permis une amélioration des marges de raffinage pour les produits pétroliers. Le WTI avait terminé jeudi à son plus fort cours de clôture en deux ans, après avoir atteint en cours de séance son plus haut niveau depuis le 12 novembre, et continuait d'évoluer vendredi non loin du record en deux ans enregistré le 11 novembre à 88,63 dollars. "Une humeur plus légère sur le marché, la bonne tenue des Bourses et un renforcement de l'euro (face au dollar) aident à tirer encore un peu plus vers le haut les prix du brut", observaient les analystes de Commerzbank. La monnaie américaine se dépréciait vendredi face à l'euro, ce dernier étant soutenu par un regain de confiance des cambistes après la confirmation par la Banque centrale européenne (BCE) de la poursuite de ses mesures exceptionnelles de politique monétaire. Cet affaiblissement du billet vert était de nature à rendre plus attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars. "Les prix ont bondi alors que la vague de froid (dans l'hémisphère nord) continue de stimuler nettement la demande, c'est particulièrement vrai en Europe", où les contrats à terme sur le Brent pour livraison à une date proche sont désormais plus chers que ceux expirant à une date ultérieure, observait de son côté David Hart, analyste de Westhouse Securities. Ce phénomène "est un indice témoignant de la forte demande qu'il y a en ce moment de la part des raffineries, alors que les stocks diminuent", relevait M. Hart. De plus, l'amorce d'un froid hivernal rigoureux en Europe "soutient les cours du Brent et contribue par là-même à creuser l'écart de près de trois dollars" entre le Brent échangé à Londres et le WTI coté à New-York. Le marché avait cependant évolué en léger recul plus tôt vendredi, connaissant quelques prises de bénéfices après sa forte hausse des séances précédentes, avant de se ressaisir en début d'échanges européens. Après un indicateur mitigé sur l'emploi américain jeudi -- rebond plus fort qu'attendu des demandes hebdomadaires d'allocations chômage --, les opérateurs guettaient vendredi la publication du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis.