Après une longue période marquée par l'hésitation, le souhait des autorités algériennes d'accueillir des géants mondiaux de la construction automobile sera enfin exaucé. Ainsi, la décision du constructeur français, Renault, d'implanter une unité de montage de véhicules légers dans notre pays, ouvre beaucoup de perspectives à l'Algérie, notamment, en matière de transfert de technologie et de savoir-faire. Un tel acte d'investissement économique permettra à l'Algérie de s'approprier une nouvelle culture d'industrie automobile et un ensemble d'aspects à caractère de savoir-faire technologique et humain. En revanche, c'est pratiquement l'opportunité qui s'est offerte pour que l'Algérie puisse répondre aux inquiétudes des investisseurs étrangers quant à " l'inexpérience du pays " dans ce domaine et le manque de ressources humaines. Dans tous les cas, il s'agit de satisfaire et répondre aux exigences d'un rigoureux cahier des charges élaboré pour ce genre d'investissement. Pour cela, le projet de la première chaîne de montage de véhicules légers bénéficiera de la disponibilité d'une main-d'œuvre qualifiée existante et héritée de la zone industrielle de Rouiba. L'industrie du véhicule est représentée exclusivement par la SNVI et les autres filiales de la Sonacom. Autre élément déterminant, la proximité de grands pôles universitaires et grandes écoles (Alger, Boumerdès et Blida) susceptibles de constituer la plateforme managériale de ce projet en terme de ressources humaines.D'autre part, l'ancrage de l'usine représente un canal pour le transfert de l'expérience française, notamment à travers la formation, le recyclage et la mise à niveau de la main-d'œuvre algérienne par des cycles de formation à l'étranger ou par l'élaboration de programmes de coopération entre la firme Renault et le monde universitaire local, en prévision d'un mode de contractualisation des relations entreprises-université qui sera développé. A côté de la gestion du management qu'il assumera, Renault, il est utile de rappeler, dispose déjà d'une académie au niveau d'Alger et assure la formation de 700 stagiaires dans diverses spécialités. En outre, ce sont les bureaux d'engineering qui seront appelés à confirmer leur présence et compétences dans la contribution au développement du secteur de l'industrie automobile. Par ailleurs, le constructeur français est assuré de disposer des facilités d'établir et d'encadrer une chaîne d'équipementiers locaux pour les besoins du montage de véhicules en s'alignant sur la SNVI. Parmi les autres raisons qui ont conduit Renault, en Algérie, figure, en bonne place, cette "culture " de la sous-traitance industrielle. Même si cette dernière est insuffisante, elle reste quand même émergente et en voie de densification. D'ailleurs, les experts dénombrent quelque 500 PME capables de répondre à la demande de fabrication des différentes composantes et pièces de rechange, puisque le taux d'intégration n'est que de 40%. Sur ce volet, le réseau de sous-traitance algérien repose spécifiquement sur les exemples de la fonderie, la forge et l'estampage, les moteurs thermiques et le pneumatique. Aussi, le domaine des sous-traitants s'étale à d'autres voies et autres PME privées ou publiques spécialisées en produits manufacturés ou usinés, qui peuvent s'impliquer, à l'instar d'Enava et Cevital qui fabriquent des pare-brise, Alfreix qui fabrique des plaquettes de frein et des disques d'embrayage, des boites qui fabriquent des kits d'échappement et les batteries, l'Enacable qui pourrait subvenir aux besoins en termes de câblages électriques auto, et autres unités qui pourraient facilement se reconvertir en fabriquant d'autres accessoires et composants de montage. Cependant, l'Algérie doit exploiter ce partenariat à la fois pour acquérir un savoir-faire pour édifier une industrie automobile " Made in Algeria " et impliquer le savoir-faire algérien existant dans son émergence.