Au sixième jour de la campagne électorale pour les législatives, le président Bouteflika a marqué de son empreinte les festivités du 1er Mai, Journée internationale du travail, en évoquant le scrutin. Il dira, en substance, que "le renouvellement de l'APN est un rendez-vous important pour l'exercice de la démocratie". C'est le message que tentent de répandre les leaders des partis et les représentants des candidats à travers les quatre coins du pays. "Le 17 mai 2007, notre peuple est convié à procéder au renouvellement de l'APN, dans le cadre de la liberté et du pluralisme politique. C'est un rendez-vous important pour l'exercice de la démocratie", a écrit le chef de l'Etat à l'adresse des travailleurs, à l'occasion d'une cérémonie célébrant la Fête internationale du travail à la Maison du Peuple à Alger. Rappelant que la campagne électorale a officiellement débuté depuis quelques jours et que les listes de candidatures sont "multiples et variées", le président de la République a appelé les électeurs à exercer leur droit constitutionnel en veillant, particulièrement, à la "participation des femmes" et à contribuer au choix de la composante "la plus représentative pour "l'intérêt et la stabilité du pays". Pendant ce temps, le pays vit au rythme des meetings électoraux. Même si les panneaux d'affichage ne sont pas tous tapissés, voire par endroit inoccupés, les leaders des partis sillonnent le pays. Les électeurs sont manifestement choyés. Le discours développé par les candidats s'enrobe de promesses parfois démagogiques, quand il ne souffre pas d'un déficit de vision à long terme des problèmes socioéconomiques du pays. Si les majors, bien rodés à cet exercice, ont su éviter le piège des lieux communs en élaguant les thèmes racoleurs, le reste n'a pu dépasser les généralités, par calcul ou par naïveté, ou carrément par choix délibéré. Un choix qui finira, inévitablement, à force d'en user, par se révéler peu crédible et trompeur. Participation des élites aux affaires du pays, relèvement du SMIG autour de 25 000 et 30 000 DA... ce sont là les axes des discours des partis, lors de ces premiers jours. Le souci de ratisser large a dicté de concevoir un discours à géométrie variable. Certains choisissent même la facilité de vanter le programme du chef de l'Etat au lieu d'avancer le leur. Des chantiers déjà lancés à travers les programmes du président de la République, le plan de soutien à la relance, le programme quinquennal, le programme spécial Sud, le programme Hauts-Plateaux. Consensus, réappropriation des programmes des autres... Tous les moyens sont bons. D'autres focalisent, s'appuyant sur l'embellie financière, sur le montant du Smig à relever. Mais il y a en même temps, ceux qui par une réflexion plus stratégique, misent heureusement sur le long terme en refusant les solutions conjoncturelles. Ainsi "bien exploiter la période de stabilité et la situation financière favorable" du pays pourrait favoriser une libération des énergies créatrices de richesses et d'emploi. En optant pour "un allégement des dispositions d'accès au foncier industriel et agricole", "une facilitation de l'accès aux crédits bancaires", "une dynamisation des dispositifs de soutien de l'Etat"... Sachant que les formules d'emploi et d'investissement mises sur pied par l'Etat sont innovantes mais se heurtent aux "réticences des banques à accorder des crédits aux jeunes porteurs de projets" malgré l'existence d'un fonds de garantie. Autant dire qu'il faut porter son attention sur la débureaucratisation des procédures, de contrôle, de participation à la vie locale pour prétendre être en phase avec les attentes populaires.