Youcef Yousfi est optimiste pour l'avenir du GNL. Selon le ministre de l'Energie et des Mines, le marché mondial du gaz naturel liquéfié (GNL) fait face à des défis sur le court terme. Mais il va se redresser avec le temps, a-t-il estimé, samedi, en marge de la réunion de l'Opep à Quito. Par cette déclaration, Youcef Yousfi espère rassurer l'Europe, principal marché pour le GNL algérien, après la baisse de la demande américaine. Il a, d'ailleurs, rappelé que l'Algérie est un des plus importants pays exportateurs de GNL, avec une capacité de 30 milliards de mètres cubes par an. Il faut rappeler dans ce sens que Selon le magazine Petroleum Economist, en dix ans, les exportations de GNL sont passées de 12 à 6% du total des échanges mondiaux de ce gaz. Et alors que sur la même période, le volume des échanges de gaz dans le monde s'est développé de 8,1%, les exportations algériennes ont baissé de 11%. Pour le magazine, ces mauvais résultats sont dus au manque d'investissements dans le secteur. En effet, malgré la mise en service de Medgaz, les capacités d'exportations de l'Algérie tomberont à court terme à 80,1 milliards de mètres cube par an. A ce propos Youcef Yousfi a révélé que les exportations de gaz vers l'Espagne via le gazoduc Medgaz vont démarrer dans un avenir proche, sans fournir de date précise. Les prix de vente de ce gaz font actuellement l'objet de négociations entre les deux pays, a-t-il ajouté. Prévue initialement pour la fin de l'année 2009, la mise en service du gazoduc devant relier l'Espagne à l'Algérie va de report en report. Retardée pour septembre 2010 et ensuite pour la fin du mois de novembre en cours, la livraison du Medgaz a été reportée a été reportée pour le premier semestre 2011. Certains analystes se plaisent à expliquer la succession des reports dont fait l'objet la livraison du gazoduc par le fait que la partie algérienne conditionne sa mise en service par le règlement du litige financier opposant le groupe gazier espagnol Gas Natural Fenosa à Sonatrach sur le prix du gaz livré à l'Espagne. Le 17 août dernier, la Cour d'arbitrage avait statué en faveur de la Sonatrach dans le conflit l'opposant depuis 2007 à l'espagnol Gas Natural sur le prix du gaz livré en Espagne. Gas Natural contestait les hausses de tarifs du gaz naturel appliquées à partir de 2007 par la Sonatrach, qui fournit environ le quart du gaz consommé en Espagne à travers le gazoduc Maghreb-Europe. La compagnie ibérique devra payer rétroactivement quelque 1,97 milliard de dollars à la compagnie algérienne à la suite de cet arbitrage. Néanmoins, cette décision a récemment été gelée, jusqu'à ce que le Tribunal (fédéral suisse, ndlr) décide sur le recours déposé par Gas Natural Fenosa. Medgaz livrera à l'Espagne environ 8 milliards de m3 de gaz par an et devrait augmenter les exportations gazières algériennes et partant sécuriser l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel. L'entreprise algérienne Sonatrach est autorisée, dans le cadre de ce projet, à commercialiser prés de 3 milliards de m3/an directement sur le marché espagnol au lieu d'un milliard de m3/an imposé, auparavant, par la Commission nationale espagnole de l'énergie (CNE), l'organisme régulateur du secteur en Espagne. D'une capacité de 8 milliards de m3 de gaz par an, ce gazoduc est long de 1.050 km dont 550 km en territoire algérien et 210 km en mer. Le projet a coûté 900 millions d'euros. Sonatrach est majoritaire, à 36%, dans le consortium Medgaz constitué également de Cepsa et Iberdola, à 20% chacune, et Endesa et Gaz de France, à 12 % chacune. Enfin, et pour ce qui concerne la vente des actifs algériens de BP au russe TNK-BP , le ministre de l'Energie et des Mines a précisé que la transaction fait toujours l'objet de discussions entre BP et Sonatrach. Récemment, le Financial Times, citant des sources bancaires, avait affirmé que l'Algérie bloquait la vente des actifs de BP au groupe russe. Selon le Financial Times, les Algériens refusent d'accorder une suite favorable à la demande de BP de livrer des informations sur les résultats de son activité concernant les champs gaziers d'In Salah et In Amenas à la joint-venture russo-britanique TNK-BP. L'Algérie menace de recourir au droit de préemption que lui confère la loi pour reprendre ces actifs.