Les devises achetées par la banque centrale en Chine ont diminué en novembre après avoir atteint un record en octobre, signalant un ralentissement des flux de capitaux, au moment où le gouvernement cherche à contenir l'inflation, selon des chiffres officiels publiés hier. La quantité de devises achetées par l'institut monétaire s'est élevée à 319,6 milliards de yuans (36,4 milliards d'euros) le mois dernier, après avoir culminé à 530,2 milliards de yuans (60,3 milliards d'euros) en octobre, a rapporté la banque centrale sur son site internet. Les sociétés chinoises doivent vendre la grande majorité de leurs devises à la banque centrale qui les payent en yuans, augmentant ainsi la quantité d'argent en circulation dans l'économie. La croissance rapide de la masse monétaire est une des principales composantes de l'inflation en Chine, qui inquiète le gouvernement. La hausse des prix à la consommation a atteint en novembre 5,1% sur un an, son niveau le plus élevé depuis la crise financière. Les chiffres publiés lundi par la Banque populaire de Chine montrent que celle-ci et les établissements financiers chinois ont dépensé 319,6 milliards de yuans (36,5 milliards d'euros) pour absorber les flux de change vers le pays le mois dernier. Ce chiffre est en net retrait par rapport aux 519 milliards d'octobre, le troisième montant le plus élevé depuis que cette statistique existe, soit depuis la fin des années 90. Il reste cependant largement supérieur aux 290 milliards de yuans de septembre et aux 243 milliards d'août, selon des calculs de Reuters fondés sur les dernières données publiées par la banque centrale chinoise durant le week-end. Ce ralentissement s'explique par un recul de 5,3% de la Bourse en novembre, après un bond de 12,2% en octobre, et par les efforts déployés par Pékin pour encadrer les prix de l'immobilier. La performance en demi-teinte de l'indice de la Bourse de Shanghaï ce mois-ci (+2,6%) et la stabilité du yuan laissent penser que les flux de capitaux pourraient rester stables en décembre par rapport à novembre. Pour atténuer le flot des capitaux entrant dans le pays et maîtriser l'inflation, la Banque populaire de Chine a relevé les taux le 19 octobre puis a procédé à trois relèvements du coefficient des réserves obligatoires, ce qui a eu pour effet de geler plus de 1.000 milliards de yuans. La banque centrale laisse entendre, par le biais de ses opérations sur le marché monétaire, qu'elle passera sans doute par les réserves obligatoires plus que par les taux pour resserrer sa politique dans les semaines ou les mois qui viennent. L'éventualité d'une nouvelle hausse des taux directeurs s'en retrouverait ainsi repoussée peut-être après le Nouvel An chinois, début février, suggèrent des sources du marché. La banque centrale a laissé inchangé le taux de rendement de ses adjudications de bons au cours des cinq dernières semaines et elle continuera sans doute ainsi pour tenter de couper court aux anticipations d'une prochaine hausse des taux directeurs.