Les prix des contrats à terme sur le pétrole brut étaient en hausse hier en Europe, alors que le dollar s'est affaibli en réaction à la décision de la Banque populaire de Chine de relever le niveau minimum de réserves obligatoires des banques pour enrayer l'inflation. La chine doit publier, aujourd'hui, son indice des prix à la consommation du mois de novembre, qui devrait faire apparaître une accélération de l'inflation par rapport à octobre. Les observateurs s'attendent à ce que la banque centrale chinoise relève ses taux d'intérêt après la publication de ces statistiques. "Tout effort de la Chine pour freiner l'inflation pourrait aussi temporairement refroidir le marché du brut", estime Filip Petersson, stratégiste matières premières chez SEB Commodity Research. A 12h25, le contrat de janvier sur le Brent coté à l'ICE de Londres gagnait 40 cents, à 91,39 dollars le baril. Le contrat sur le brut léger doux pour livraison en janvier du New York Mercantile Exchange montait de 46 cents, à 88,83 dollars le baril. Les courtiers insistaient sur l'impact des chiffres du commerce extérieur chinois, qui ont atteint un nouveau record après une pause en octobre. La vigueur des exportations chinoises, qui ont progressé de 34,9% sur un an à 153,3 milliards de dollars, constitue un nouveau facteur de hausse dans un marché déjà très favorable aux cours du pétrole. L'annonce dans la foulée par Pékin d'un nouveau relèvement de 50 points de base (0,5 point de pourcentage) du taux des réserves obligatoires des banques à compter de lundi, pour tenter d'éviter la surchauffe de son économie, n'a pas suffi à inverser la tendance. "La Chine demeure le principal moteur de la demande globale de pétrole dans le monde", résumaient les analystes de Commerzbank, qui pointaient aussi la poursuite de la vague de froid en Europe comme un élément poussant les prix à court terme. Filip Peterson, analyse chez SEB, évoquait toutefois "un risque baissier" après la décision chinoise, mais estimait qu'une éventuelle baisse des cours ne "serait que temporaire" face à l'ensemble des facteurs les portant à la hausse. Parmi ces éléments, un regain de faiblesse du billet vert, notamment face à l'euro, continuait ainsi d'encourager l'achat de pétrole, libellé en dollar, par les investisseurs munis d'autres devises. En outre, selon les analystes, la réunion à partir de samedi des pays producteurs de l'Opep ne devrait pas être de nature à inverser la tendance. Un autre événement important était de nature à soutenir les cours : dans son rapport mensuel publié vendredi, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a de nouveau revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011, respectivement à 87,4 et 88,8 millions de barils par jour, en raison d'une consommation renforcée en Amérique du Nord et en Asie.