Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se sont réunis, vendredi 24 décembre, à Abuja, au Nigeria, au sujet de la crise ivoirienne. Dès l'ouverture de la réunion, les représentants des 15 pays africains de l'organisation ont indiqué qu'ils ne feraient aucun compromis avec Laurent Gbagbo, qui doit 'quitter le pouvoir'. La Cédéao, qui regroupe 15 pays, va étudier 'comment contribuer à la stabilisation de la situation', a indiqué son porte-parole, Sunny Ugoh. Les responsables s'interdisent de prononcer des sanctions individuelles, comme celles déjà prises par l'UE à l'encontre de M. Gbagbo et de ses proches. Toutefois, selon un expert du centre britannique de recherche Chatham House, 'une interdiction de se déplacer, sauf dans le cadre de médiations, est une forte possibilité', pour faire pression sur M. Gbagbo.De son côté, le camp d'Alassane Ouattara espère que la Cédéao se prononcera sur une option militaire pour chasser du pouvoir le président sortant. Pour résoudre la crise née de l'élection présidentielle du 28 novembre, il y avait 'trois leviers : la diplomatie, les finances et l'armée', a déclaré le porte-parole de M. Ouattara, Patrick Achi, soulignant que son camp l'avait déjà emporté sur les deux premiers. Notons que l'Assemblée générale des Nations unies a officiellement reconnu jeudi Alassane Ouattara comme le président légitime de la Côte d'Ivoire. Les 192 Etats membres de l'Assemblée générale ont reconnu la victoire de Ouattara lors du second tour de l'élection présidentielle fin novembre en accordant leur agrément aux diplomates proposés par l'ancien Premier ministre ivoirien. Selon la décision prise à l'unanimité, les diplomates figurant sur la liste présentée par Alassane Ouattara sont les seuls représentants officiels de la Côte d'Ivoire à l'Onu. Le nouvel ambassadeur ivoirien auprès de l'organisation mondiale est Youssouf Bamba. Cette approbation de l'Onu renforce la position diplomatique de Ouattara qui avait été déclaré vainqueur du second tour de la présidentielle par la Commission électorale indépendante (CEI).Aussi, le Premier ministre d'Alassane Ouattara, Guillaume Soro, a estimé jeudi que Laurent Gbagbo devrait être traduit devant la Cour pénale internationale (CPI) pour les événements survenus en Côte d'Ivoire depuis le scrutin présidentiel et qui ont fait près de 200 morts selon l'ONU. Désigné vainqueur par un Conseil constitutionnel acquis à sa cause, le chef de l'Etat sortant, Gbagbo, résiste aux pressions de la communauté internationale qui souhaite le voir céder le pouvoir à Ouattara, proclamé vainqueur par la commission électorale et réfugié à l'hôtel du Golf. R. I.