Khalida Toumi, la ministre de la Culture n'a pas cessé depuis des mois à défendre le projet cinéma qui a été validé dimanche dernier par une très grosse majorité à l'APN. Seule contre tous, les députés RCD ont vu dans ce dit projet, " une censure et un manque de liberté totale pour les créateurs des œuvres de l'esprit ". Le président de la commission de la culture, de la communication et du tourisme à l'APN a également vilipendé le projet qu'il trouve autoritaire. "Ce projet ne répond pas à la liberté d'expression et de l'innovation" a-t-il dit sur le tard. Mais Khalida Toumi a révélé que durant les commissions de discussions celui-ci était excellent. Présenté une première fois le 23 novembre dernier et discuté le 20 décembre, ce projet met un peu d'ordre dans un secteur en désordre depuis les années 90. Revenant sur ce projet Khalida Toumi continue de le défendre bec et ongles. " L'Etat a le droit de regard sur la production cinématographique qu'il finance ", a souligné, dimanche à Alger, la ministre de la Culture, Khalida Toumi. "Vous ne pouvez pas demander à l'Etat de l'argent sans qu'il ait le droit de regard sur ce que vous allez faire de cet argent", a-t-elle déclaré en marge de la séance du vote de la loi sur la cinématographie tenue dimanche à l'Assemblée populaire algérienne (APN). S'agissant des produits financés par des privés, elle a indiqué que l'Etat se réserve également un droit de regard. "On ne peut pas laisser produire des films qui crient vive le GIA, qui font l'apologie du colonialisme ou qui encouragent le racisme, même s'ils sont financés par des privés", a-t-elle dit, réagissant à la critique formulée par les députés du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) autour de la loi de la cinématographie, notamment l'article 5, estimant "qu'elle ne répond pas (la loi) à la liberté d'expression et de création". Rappelons que dans cette loi, le gouvernement a le droit de regard sur tous les projets concernant la Révolution algérienne qu'il encourage et qu'il valide avec des financements. L'idée vient du président de la République lui-même qui encourage toute initiative à raconter "la glorieuse Révolution sans trahir ni le drapeau ni les martyres ". En plus de cette aide, il est stipulé dans cette loi une affiliation des artistes qui seront jugés comme tels par une instance, le Conseil national des arts et de la culture.