La Chine s'est fixé pour 2011 un objectif de déficit budgétaire de 900 milliards de yuans (103 milliards d'euros), en baisse par rapport à celui de cette année (1.050 milliards de yuans, 120 milliards d'euros), rapportaient hier les médias nationaux. Le déficit budgétaire représenterait en conséquence environ 2% du produit intérieur brut (PIB), contre un objectif de 2,8% cette année, précise le 21st Century Business Herald. Le déficit du gouvernement central atteindrait 700 milliards de yuans, contre 850 milliards cette année, tandis que les provinces seraient autorisées à émettre 200 milliards de yuans en dette obligataire, comme elles ont déjà pu le faire en 2010 et 2009. "Nous avons réduit le déficit du gouvernement central, comme le préconisent la reprise économique et l'inflation en hausse", a déclaré le ministre des Finances Xie Xuren, cité par le journal. La Chine a enregistré pour les 11 mois de janvier à novembre 2010 un excédent budgétaire de 515 milliards de yuans, ce qui implique une forte vague de dépenses en décembre, une pratique devenue habituelle pour Pékin. Pour 2011, le ministère des Finances prévoit en outre une hausse des recettes du budget de l'Etat de 8%, à 8.890 milliards de yuans (1.014 milliards d'euros). Notons par ailleurs que la Chine va mettre un terme dès 2011 aux mesures fiscales incitatives pour l'achat de petites voitures, a annoncé mardi le ministère des Finances. "A partir du 1er janvier 2011, une taxe de 10% sera imposée aux voitures dotées d'un moteur de 1,6 litre ou d'un moteur plus petit", apprend-on sur le site du ministère. En 2009, Pékin a dévoilé une série de mesures d'aides à l'industrie automobile, ce qui a contribué à faire de la Chine le premier marché automobile mondial cette même année, devant les Etats-Unis. Depuis le début de l'année, ces aides ont été progressivement diminuées afin de préparer le marché à un abandon des dispositifs dès 2011, ont commenté des observateurs du secteur. Même si elle était attendue, cette mesure devrait affecter les constructeurs chinois tels que FAW Xiali ou Chongqing Changan Autos. Le ministère n'a pas précisé si la remise de 3.000 yuans (342 euros) accordée pour l'achat de voitures propres serait conservée l'an prochain de même que les aides allouées aux fermiers qui cèdent leur ancien véhicule pour l'achat d'un véhicule neuf. En prévision de la suppression des aides, de nombreux chinois ont avancé l'achat d'une voiture et beaucoup de concessionnaires ont déclaré être en rupture de stock. Les ventes mensuelles de voitures en rythme annualisé devraient chuter dans les premiers mois de 2011. Sur l'année, le marché devrait cependant poursuivre sa croissance, avec le gros de la demande venant plus de l'arrière-pays et moins des grandes métropoles côtières. Le secteur automobile chinois a grandi de 53% en 2009 et de 35% durant les 11 premiers mois de 2010. Entre janvier et novembre 2010, le constructeur SAIC, partenaire de General Motors, a vendu 3,29 millions de véhicules, en hausse de 35% sur un an. Le groupe vise 4 millions de ventes en 2011. Selon Richard Baker, directeur adjoint des ventes en Chine de Ford, la diminution des mesures incitatives ne devrait pas affecter durablement le marché. Terry Johnson, vice-président des activités en Chine de GM, estime quant à lui que le marché chinois progresserait de 10 à 15% même si les mesures incitatives étaient "réduites à zéro".