“Des milliers d'hectares de terres agricoles fertiles sont menacés par le béton dans l'Algérois", a déploré, hier, le directeur de l'agriculture de la wilaya d'Alger, lors de son passage dans le forum de radio El-Bahdja. Ce responsable a comptabilisé pas moins de 5 000 hectares de terres fertiles qui changeront leur vocation d'ici à l'horizon 2015. Versées, principalement, dans la production d'agrumes et d'arbres fruitiers ces larges superficies, qui assurent le gagne-pain à des centaines de familles, deviendront la proie d'une urbanisation, quelle soit anarchique ou pas (tel que le projet de construction d'un stade sur environ 40 ha à Sidi Moussa) qui a dévoré, en dépit de la bataille sans merci que mènent les pouvoirs publics contre le détournement des terres agricole, de leur vocation initiale. Une région dont l'agriculture se plaint également d'une instabilité foncière, des crédits agricoles insuffisants et d'un mouvement associatif agricole qui n'est pas vraiment actif. En dépit de toutes ces contraintes la wilaya d'Alger demeure, il est difficile de l'admettre mais c'est vrai, une région agricole. Elle est classée dixième sur le territoire national. Mieux encore, 41 sur les 57 communes qu'elle compte ont une vocation agricole, créant ainsi 3 zones homogènes : le littoral, la Mitidja (20 000 hectares) et le Sahel. Des superficies très fertiles, dont l'exploitation peut facilement être intensifiée, proches des ressources hydriques importantes (1 500 forages), des capacités de stockage pour mieux réguler le marché et un marché porteur de plus de 2 millions d'habitants. Toutefois, et en dépit de toutes ces potentialités, les rendements sur ces terres sont peu satisfaisants, puisqu'ils ne couvrent pas plus de 20% (40 000 quintaux) des besoins des Algérois en céréales et 15% de leurs besoins en lait (9 millions de lires). Les postes d'emploi créés ne sont également pas très importants : 11 000 exploitants agricoles recensés et 1 500 postes d'emploi permanents ont été créés depuis le lancement du Plan national de développement agricole, faisant ainsi de l'agriculture un travail saisonnier. Ce qui ouvre de grandes interrogations sur la qualité de la main-d'œuvre qui exploite les terres agricoles utiles de l'Algérois (35 000 hectares) pour lesquelles des enveloppes financières colossales ont été débloquées afin de les faire bénéficier d'importantes actions de développement dans le cadre du PNDA et bien d'autres programmes.