Le directeur des services agricoles de la wilaya d'Alger appelle la Badr à financer de nouveau les projets agricoles. L'Etat encourage désormais les jeunes à investir dans le domaine de l'agriculture. Mais pour obtenir un prêt bancaire, il faut disposer de garanties. Selon Laâbidi Hamdaoui, directeur des services agricoles de la wilaya d'Alger, c'est ainsi que se résume la situation des jeunes porteurs de projets dans ce domaine. M.Hamdaoui s'est prononcé à cet effet sur les ondes de la Radio El Bahdja. Il a souligné les difficultés afférentes à l'obtention de prêts bancaires. Selon ce responsable, les banques ont marqué leur désengagement total des projets agricoles. Ce n'est pas le seul obstacle qui freine le développement agricole. La dilapidation des terrains en est un autre. La superficie des terres agricoles de la wilaya d'Alger a reculé de 7000 hectares depuis 1975. La principale cause de ce recul est la construction anarchique. Ce phénomène a touché une grande partie des 7000ha cités. Les mesures prises par la direction des services agricoles pour lutter contre ce fléau s'avèrent malheureusement insuffisantes. «On ne dispose pas de l'autorité nécessaire pour intervenir», a affirmé M.Hamdaoui. Les communes les plus touchées sont Khraïssia, Douéra et Bordj El Kiffan. Ainsi, le rôle joué par la direction de l'agriculture ne dépasse pas le recensement des structures agricoles. En attendant que les responsables chargés d'agir dans ce sens se décident à le faire, les terrains fertiles continuent à être envahis par le béton. Cependant, comme la construction anarchique, l'expansion de l'espace urbain est également en cause. S'il est possible de mettre un terme à la construction anarchique, il est en revanche difficile de s'abstenir de construire les infrastructures nécessaires à la vie citadine. «On est obligé de toucher aux terres agricoles pour bâtir des logements, des hôpitaux, des écoles...», a argué le directeur des services agricoles. Ce sont les terrains les moins fertiles qui sont choisis pour la construction. Cela dit, «l'eau est une autre contrainte au développement agricole», a-t-il indiqué. La solution de l'irrigation par le procédé du «goutte-à-goutte» s'avère efficace, mais l'utilisation rationnelle de cette ressource rare est toujours d'actualité. Par ailleurs, le fameux problème de la pomme de terre a encore été évoqué. La culture de ce tubercule a fait son entrée dans les deux communes: Zéralda et les Eucalyptus. La production est estimée à 64.000 quintaux. Or, elle ne couvre que 32% des besoins de la population algéroise. Quant à la hausse de son prix, ce sont les mêmes arguments qui reviennent: problème né de l'importation de la semence. Toutefois, M.Hamdaoui a affirmé que des solutions sont mises en oeuvre pour remédier à cette crise. Il s'agit, notamment, d'encourager la production de la semence. «La crise de la pomme de terre est temporaire», a-t-il assuré.