Depuis le lancement il y a quatre ans par Hamraoui Habib Chawki du Festival international du court métrage de Taghit, une idée a illuminé certains cinéastes : faire des films dans cette magnifique région où les montagnes de sable sont dorées. Et puis comme il n'existe pas de studios de tournage chez nous, les réalisateurs se rabattent sur cet exquis décor naturel qui ne coûte pas un sou et qui ramène un peu d'animation dans une ville silencieuse. Ne coûte pas un sou, car pour planter un décor, il faut l'imaginer, le concevoir, payer touts les objets qui en découlent avec du temps et de l'argent. Dans Taghit, il suffit juste de planter sa caméra où ça nous chante, puis tourner. C'est ainsi que cet endroit paradisiaque est devenu depuis quelques temps, l'endroit idéal pour réaliser des oeuvres qu'elles soient fictives ou pas. Mohamed Chouikh était d'ailleurs l'un des premiers réalisateurs à avoir pensé tourner dans le sud, exactement à Timimoun, lorsqu'il a enfanté son fameux " l'Arche du désert ". Des années plus tard, sa fille Yasmine qui était d'ailleurs directrice artistique du festival du court métrage de Taghit, a lancé juste après la clôture de la deuxième édition de ce festival, l'idée de tourner son " Djin ", un court métrage réalisé en 2009, dans cette même ville. Selon les responsables locaux, une dizaine de longs-métrages, courts-métrages et autres documentaires ont été tournés depuis 2008 à travers les sites naturels de cette région à vocation touristique. Et même les algériens qui vivent à étranger sont envoûtés par ces espaces extraordinaires, la preuve c'est que le cinéaste suisse d'origine algérienne, Mohamed Soudani, avait choisi cette localité pour le tournage de son long-métrage "Taxiphone El Mektoub", coproduit par l'ENTV, Amka-films et Maghreb-films. La beauté des sites naturels de la région et la disponibilité des infrastructures de base ont été pour beaucoup dans le choix de Taghit pour le tournage de ce film, avait déclaré en octobre 2008 le cinéaste, lors du premier tour de manivelle de cette œuvre qui a été, par la suite, primée par plusieurs manifestations et festivals de cinéma. "Djeha, le retour", est l'autre feuilleton qui a choisi la région de Taghit comme décor naturel. Réalisée par Amar Mohcine, cette série qui fut diffusée par l'ENTV, avait réuni plusieurs noms célèbres de la comédie algérienne, à l'exemple de Hakim Dekkar, Badis El-Foudhala, Razika Ferhane, Mohamed Adjaïmi, Fatima Halilou, Alaoua Zermani et Bachir Selami, en plus de nouveaux acteurs, notamment des jeunes comédiens de Beni Abbès et de Tindouf, qui sont apparus pour la première fois sur le petit écran. Le cas est le même pour le documentaire-fiction "L'épopée de la résistance populaire au sud-ouest", où le réalisateur Larbi Lakehal a fait appel lui aussi à des acteurs et figurants locaux pour la réalisation de cette œuvre primée en 2008 à Manama (Bahreïn). Une région à 100 % bénéfique Le cinéaste a aussi réalisé "L'histoire des mines algériennes" à travers les régions de Taghit et Kenadsa, ce qui a nécessité la mobilisation, en plus des figurants et acteurs locaux, d'une trentaine d'artisans pour la mise en place des décors et la fabrication des différents accessoires nécessaires à ce documentaire historique, diffusé sur le petit écran à l'occasion de la célébration du 56e anniversaire de la Révolution du 1er novembre 1954. Des centaines d'emplois temporaires pour des figurants, artisans, administratifs et techniciens sont créés à l'occasion de chacun de ces tournages selon le P/APC de Taghit, qui a émis le souhait de la création d'une cité du cinéma dans sa commune. Dans ce même contexte, le wali de Béchar, en donnant la semaine dernière le premier tour de manivelle du tournage d'un documentaire-fiction sur la vie et l'œuvre de Cheikh Abdelkrim El Maghili El-Tilimssani, s'est dit disponible pour la concrétisation de ce projet, souhaité par plusieurs comédiens nationaux, à l'instar d'Abdenour Chellouch, présent actuellement à Taghit pour les besoins de ce documentaire-fiction. En tout cas, tous les cinéastes qui projettent de monter leurs œuvres dans cet endroit, sont à 100% gagnants dans le sens où ils ne paient généralement aucun dividende aux figurants qui se suffisent au fait qu'il participent de façon active à l'élaboration d'un film, et que tous les moyens leur sont fournis de manière spectaculaire par les autorités locales qui n'ont pas souvent du pain sur la planche.