La spéculation pourrait pousser les prix du pétrole à la hausse à 110 dollars le baril d'ici quelques semaines, ce qui pourrait inciter l'Opep à augmenter la production, selon un membre du Conseil koweitien du pétrole. "La demande va augmenter légèrement, mais l'augmentation des prix est généralement technique, en raison de prévisions des analystes et des spéculations", a indiqué hier Imad al-Atiqi, un membre du plus haut organe pétrolier koweitien. "Cette (augmentation) peut être une raison pour augmenter la production de sorte que le marché pétrolier ne soit pas tendu ... surtout si la hausse est rapide et a franchi la barre de 110 $ ", a-t-il dit. Toutefois, les membres de l'Opep ne sont pas susceptibles de se rencontrer avant leur réunion prévue en juin, si les prix atteignent 100 dollars le baril, a indiqué Atiqi, ajoutant que l'économie mondiale pourrait se permettre un prix du pétrole à 100 dollars. Il est utile de relever que la production de l'Opep a légèrement augmenté en décembre à la faveur d'une hausse des livraisons en provenance du Nigeria. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a donc laissé sa production quasiment inchangée. La production des 11 membres de l'Opep qui ont des objectifs à respecter s'est établie en moyenne à 26,75 millions de barils par jour en décembre, contre 26,70 millions le mois précédent. Si l'on inclut l'Irak, qui n'est pas contraint par des objectifs, la production totale de l'Opep a augmenté de 70.000 barils par jour. Pour rappel, Les prix du pétrole ont de nouveau reculé vendredi à New York, les décevantes statistiques de l'emploi aux Etats-Unis refroidissant l'optimisme des opérateurs des marchés énergétiques. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en février a terminé à 88,03 dollars, en recul de 35 cents par rapport à la veille. Il avait déjà perdu presque deux dollars jeudi. "Le marché réagit aux chiffres de l'emploi, en demi-teinte", a jugé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. "Même si le taux de chômage a baissé, le nombre d'emplois créés a déçu. Cela a tempéré les attentes de forte demande de produits pétroliers aux Etats-Unis". L'économie américaine a créé 103.000 emplois en décembre, bien moins qu'anticipé par les analystes (150.000). Le taux de chômage a lui baissé bien plus que prévu à 9,4% mais les analystes ont relativisé ce mouvement, estimant qu'il s'expliquait surtout par le découragement de nombreux demandeurs d'emplois. "Le marché était optimiste et pensait qu'il y aurait 170.000 à 190.000 postes créés", a relevé Andy Lipow. "Il y a eu donc une certaine déception, cela a donné l'impression que la reprise va être très lente". Les cours avaient atteint lundi 92,58 dollars à New York, un prix inédit depuis octobre 2008. Ils se sont ensuite nettement repliés et terminent la semaine sur une forte baisse.