Le président de l'Autorité nationale palestinienne Mahmoud Abbas a salué vendredi la décision du Guyane de reconnaître un Etat palestinien indépendant dans les territoires occupés par Israël en 1967. Les relations bilatérales entre les dirigeants palestiniens et le Guyane "sont bonnes", a affirmé M. Abbas, cité par l'agence de presse publique palestinienne " Wafa ". Il a également exprimé l'espoir de développer des relations avec le Guyane. Reyad al-Malki, ministre des Affaires étrangères de l'Autorité nationale palestinienne (ANP), a annoncé que le Guyane a décidé de reconnaître l'Etat palestinien indépendant. Six pays d'Amérique latine ont annoncé qu'ils sont prêts à reconnaître la création d'un Etat palestinien indépendant dans les territoires occupés par Israël en 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Les responsables israéliens ont critiqué les décisions des pays d'Amérique latine, en disant que cela contredit les accords de paix signés et que la question des frontières de l'Etat palestinien sera résolu par des négociations directes. Après la suspension des pourparlers de paix en raison de la reprise de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés, les Palestiniens ont dit qu'ils utiliseraient d'autres options diplomatiques au cas où le processus de paix échoue. L'une de ces options est de demander à la communauté internationale de reconnaître un Etat palestinien indépendant dans les territoires occupés par Israël en 1967. Notons par ailleurs que le rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, Richard Falk, s'est dit vendredi " préoccupé par une série d'actes illégaux des autorités israéliennes ", notamment l'assassinat de quatre Palestiniens en Cisjordanie par les Forces de défense israéliennes (IDF) et la démolition de l'Hôtel Shepherd à El Qods-Est, un site palestinien historique, pour faire place à la construction de nouvelles colonies. " Ces événements démontrent une disposition générale et inacceptable d'Israël à utiliser une force excessive contre les Palestiniens, qui souffrent déjà de l'occupation prolongée ", indique le rapporteur spécial dans un communiqué. Il estime également qu'il est " impossible de séparer cet usage excessif de la force contre ces Palestiniens, de l'utilisation aveugle de la force contre des civils dans la politique d'occupation d'Israël ". Selon lui, " le blocus cruel et punitif imposé aux habitants de Gaza depuis plus de trois ans et les attaques illégales menées par Israël pendant trois semaines contre la population sans défense de Gaza il ya deux ans " le démontrent. Soulignant qu'il " est temps que la communauté internationale intervienne et offre une protection à la population palestinienne vulnérable contre la violence perpétrée par les autorités israéliennes ", le rapporteur Spécial énumère les actes illégaux qu'il a enregistrés ces deux dernières semaines. Le 1er janvier, une Palestinienne de 36 ans, Jawaher Abu Rahmeh, est décédée après avoir inhalé la veille, lors d'une manifestation contre le mur de séparation dans la ville de Bil'in, en Cisjordanie, du gaz lacrymogène tiré par les forces israéliennes. Le 2 janvier, un Palestinien de 25 ans a été tué par des soldats israéliens au point de contrôle d'Al-Hamra, en Cisjordanie, parce qu'il n'avait pas suivi des instructions données en hébreu, une langue qu'il ne comprenait pas. Un porte-parole des forces israéliennes avait expliqué son décès par " une succession de malentendus résultant d'un comportement inexplicable du citoyen palestinien et de l'état d'alerte élevé des soldats ". Le 7 janvier, un Palestinien de 65 ans a été abattu dans son lit par des soldats israéliens. Ce meurtre, apparemment une erreur d'identité, a eu lieu au cours d'une série de raids à Hébron. Le 8 janvier, un autre Palestinien a encore été abattu au point de contrôle d'Al-Hamra. Il aurait été menaçant avec des soldats. Le 9 janvier, la municipalité de Jérusalem a démoli une aile de l'Hôtel Shepherd dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem- Est, dans le cadre d'un plan de construction de nouvelles colonies. Le rapporteur spécial de l'ONU conclut son communiqué en indiquant que ce dernier épisode " fait partie d'une tendance qui s'accélère à el Qods et qui consiste à modifier l'équilibre démographique afin de renforcer les prétentions israéliennes au contrôle permanent de toute la ville, rendant la création d'un Etat palestinien viable, avec pour capitale El Qods-Est, presque impossible ".