Aucune décision ne devrait intervenir lors des réunions de l'Eurogroupe et du conseil Ecofin sur la réforme du Fonds européen de stabilité financière (FESF), ont indiqué vendredi plusieurs sources européennes de haut rang, mais les discussions vont se poursuivre en vue des sommets européens de février et mars. Réunis à Bruxelles lundi et mardi, les ministres des Finances de la zone euro et de l'UE se pencheront aussi sur la prochaine série de stress tests bancaires, qui doivent être conduits à partir de février, alors qu'ils continuent de diverger sur l'opportunité d'y inclure un test de liquidité. "Il ne faut pas s'attendre à des résultats lundi et mardi", a expliqué l'une de ces sources, tout en concédant que différentes options étaient sur la table : relever les garanties du fonds, revoir à la hausse sa capacité réelle d'emprunt ou faire évoluer ses missions pour lui permettre par exemple d'acheter des obligations sur le marché secondaire. Berlin reste cependant pour le moment opposé à tout relèvement du fonds européen ou à une utilisation pour racheter des obligations, même si un porte-parole du gouvernement allemand a relevé que celui-ci devait être rendu plus efficace. Il faisait notamment référence au fait que le FESF a été doté lors de sa création de 440 milliards d'euros de capacité théorique mais que sa capacité effective de prêt était pour l'instant limitée à environ 250 milliards. Par ailleurs, le succès des émissions d'obligations lancées cette semaine par la Grèce, le Portugal et l'Espagne réduit le sentiment d'urgence et offre un répit aux dirigeants européens pour mettre au point un "paquet" de mesures susceptible d'endiguer définitivement la crise. Vendredi matin, la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a ainsi indiqué que l'augmentation du FESF était l'une des options envisagées mais que l'architecture du Mécanisme de stabilité européen et ses conditions d'utilisation étaient aussi un élément important des travaux en cours. Elle a précisé que les ministres des Finances présenteraient des propositions aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union lors du Conseil européen de mars. L'économiste en chef de Citigroup, Willem Buiter, plaide dimanche sur le site du quotidien Les Echos, pour une augmentation du Fonds européen de stabilité financière (FESF). A la question de savoir s'il estimait que le FESF de 750 milliards d'euros était suffisant, Willem Buiter a répondu que les moyens mobilisés pour aider les pays européens ne s'élevait pas à cette somme en réalité puisque l'Irlande et la Grèce n'y contribuent pas et que pour garantir le ratour à la stabilité il "faudrait mettre sur la table 2.000 milliards d'euros". Cette somme ne serait pas dépensée mais serait une réserve de liquidité indispensable. Il regrette que la taille du fonds n'ait été fixée qu'en fonction des besoins des Etats en oubliant ceux des banques qui sont en danger car elles détiennent de la dette de pays périphériques à l'Europe. Quant à l'action de la BCE, il explique qu'elle a "mis en oeuvre la seule solution véritable pour endiguer la crise", mais qu'il s'agit d'une mauvaise solution car elle "achète de la dette publique des pays en difficulté sans exiger la moindre contrepartie. Le FESF, lui, soumet en revanche son intervention à la mise en place de réformes dans le pays. Pour régler la crise définitivement, il estime qu'ilm faudrait "placer les banques européennes dans un régime spécial et déterminer exactement quels établissements doivent être liquidés en cas de chute ultérieure de la dette souveraine". Il explique que "es premiers stress tests ont été une plaisanterie", et que les suivants devront être menés par des instances indépendantes.