Malgré les cataclysmes que la Russie a connus cet été, elle a toutes les chances de devenir leader du marché alimentaire mondial. C'est ce qu'affirment des nombreux experts russes et étrangers. La présence de la Russie à l'exposition agricole " La Semaine Verte ", n'en est qu'une autre confirmation. Plus de 30 régions russes participent à cette exposition qui se déroule actuellement à Berlin. Pour les spécialistes la Russie dispose d'un grand potentiel. Le pays possède 1/10 des terres cultivables de la planète et 1/5 des ressources mondiales d'eau potable. Elle est aussi un producteur important d'engrais minéraux. C'est cela qui permettra à la Russie de devenir un acteur clé du marché agroalimentaire. L'adjoint du président du Comité de l'agriculture de la Douma d'Etat Nikolaï Kharitonov : " La Russie a de quoi nourrir 500 millions de personnes. Bien sûr, pour cela il faut utiliser de façon raisonnable et intelligente nos ressources, en premier lieu, nos terres cultivables. Il faut apporter des engrais minéraux à temps et dans des quantités nécessaires. Il faut faire recours aux méthodes de l'agriculture qui augmenteront la fécondité des champs ". L'un des plus grands problèmes, c'est l'efficacité de l'agriculture. En Russie ce secteur économique ne peut prospérer que s'il tient compte des particularités des différentes zones climatiques. D'où la nécessité d'avoir un programme qui permettra de définir la liste des cultures pour chaque région. " Certes, le territoire énorme de la Fédération de Russie permet d'avoir des bonnes récoltes tous les ans malgré les conditions météorologiques difficiles. On peut dire que la Russie dispose de la possibilité garantie d'avoir une récolte de réserve ", précise Nikolaï Kharitonov. En examinant la situation actuelle de la Russie, les expertes s'accordent pour dire que l'agroalimentaire a tenu bon face à la sécheresse en 2010 et qu'il y a même des tendances positives quant aux investissements et à la modernisation. Des exportations sont aussi sujettes aux évolutions : les produits agroalimentaires russes ont déjà leur part du marché mondial. Alors que la planète entière s'inquiète de l'émergence d'une pénurie de céréales sur les marchés mondiaux, la Russie a annoncé vendredi tabler sur une récolte de céréales en nette hausse en 2011, à 80-85 millions de tonnes. Rappelons que le pays avait été frappé durant l'été 2010 par une sécheresse d'une ampleur inconnue jusqu'alors, les conditions climatiques impactant fortement le niveau de ses exportations. Le vice-premier ministre, Viktor Zoubkov, a par ailleurs indiqué que pour permettre une telle hausse de la production en 2011, les surfaces de culture de printemps allaient être augmentées. Précisant également que les agriculteurs russes n'avaient pu "semé suffisamment en hiver en raison des conditions météo". En 2010, la récolte a chuté de 38% par rapport à l'année précédente, s'établissant désormais à 60,3 millions de tonnes. Rappelons en effet qu'à l'été 2010, Moscou avait tout d'abord annoncé la suspension temporaire des exportations de céréales et des produits agricoles, le pays étant confronté à une vaste canicule. Le gouvernement russe avait parallèlement abaissé à 60-65 millions de tonnes sa prévision de récolte de céréales pour 2010, contre 95 millions de tonnes initialement. En septembre dernier, alors que les incendies reprenaient de plus belle en Russie, le Premier ministre Vladimir Poutine, avait annoncé que l'embargo russe sur les exportations de céréales ne serait pas levé avant la récolte 2011.